mardi 31 mai 2016

Copé ou la morgue hautaine incarnée !


Lorsqu'on écoute ce type on pense d'abord à un sketch humoristique grinçant, mais rapidement on a envie de gerber devant une telle suffisance arrogante et méprisante...

Comment les français peuvent-ils accepter d'être offensés de la sorte et en public ?

Entre un Macron qui se moquait la semaine dernière du tee shirt d'un gréviste en lui proposant de travailler pour se payer un costard, et Copé qui prend à son tour les français pour des cons on voit bien comme le disait Coluche que "la gauche et le droite sont les 2 fesse d'un même cul d'où ne sortira que de la merde !"

La roue de l'Histoire nous a amené aujourd'hui à un carrefour où nous devons choisir entre la soumission ou la rébellion....

Pour ma part j'ai déjà choisi...

Erwan Castel


La première menace mondiale

Les abeilles disparaissent à une vitesse et des proportions dramatiques, victimes essentiellement des pesticides et manipulations génétiques des apprentis sorciers débiles que nous sommes...

40 % de nos récoltes dépendent de cette famille animale qui nous offre aussi son miel aux vertus nutritives et curatives exceptionnelles...

Mais quand est-ce que l'Homme cessera-t-il donc ses conneries ?
Erwan Castel


Personnage controversé, comme tous les rebelles, Dominique Guillet, fondateur 
de Kokopelli n'en reste pas moins un lanceur d'alertes important qui ici intervient 
et explique les causes et la gravité de la disparition des abeilles dans le mondes.

Autres articles sur le sujet :

- Causes et conséquences de la disparition des abailles, le lien : ICI et ICI
- Sur le rôles des pesticides, le lien : ICI

Quand la merde remonte à la surface

Les emails d'Hillary Clinton 
contredisent la version française 
de la guerre en Libye


Des espions français auraient secrètement organisé et financé la révolte contre Mouammar Kadhafi, selon des emails confidentiels adressés à Hillary Clinton et rendus public le 22 juin.

Par Julian PecquetMis en ligne juin 23, 2015

Les notes de Sidney Blumenthal, conseiller de Clinton, contredisent l’histoire française de l'intervention en Libye et soulèvent de nouvelles questions sur une guerre qui a renversé un dictateur mais a laissé chaos et radicalisme à sa place. Les emails, supposément rédigés par l'ancien agent de la CIA Tyler Drumheller, ont été publiés par la commission spéciale au Congrès enquêtant sur l'attaque contre la mission diplomatique américaine à Benghazi en 2012.

L’histoire souvent répétée dans les médias en France raconte que le président à l'époque, Nicolas Sarkozy, aurait été indigné de la répression de Kadhafi contre les manifestants en février 2011 mais ne savait qui soutenir contre lui. L'intellectuel et star médiatique Bernard-Henri Lévy, qui a rencontré Mustafa Abdul Jalil, président du conseil national de transition, le 4 mars à Benghazi, aurait immédiatement appelé Sarkozy et réussi à convaincre le président français d’inviter Jalil à l'Elysée et de reconnaître le conseil comme gouvernement officiel - chose faite le 10 mars.

Les emails à Clinton racontent une histoire nettement moins héroïque.

Selon une note du 22 Mars 2011, "des agents" de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) - le service de renseignements français – "ont commencé une série de réunions secrètes" avec Jalil et le général Abdul Fatah Younis à Benghazi dès la fin février et leur aurait donné «de l'argent et des conseils» pour mettre en place un conseil dont la formation sera annoncée le 27 février. Les agents, «qui parlent conformément aux ordres de [Sarkozy], ont promis que dès que le [Conseil] est conçu, la France [le] reconnaîtra comme étant le nouveau gouvernement Libyen.»

Selon la note, «en retour de leur aide, les agents de la DGSE ont indiqué qu'ils s’attendent à ce que le nouveau gouvernement Libyen favorise les entreprises françaises et les intérêts nationaux, en particulier en ce qui concerne l'industrie pétrolière en Libye.»

Les emails ajoutent que Jalil et Younis «ont accepté cette offre» et «sont restés en contact avec les agents de la DGSE au Caire.» La note est intitulée: «Comment les Français ont créé le conseil national libyen, ou l'argent parle.»

Une autre note datée du 5 mai affirme que des personnes proches du conseil ont affirmé «dans la plus grande confidentialité» que, dès la mi-avril 2011, des vols humanitaires français ont également inclus «les dirigeants de la compagnie française TOTAL, le géant de la construction VINCI, et le groupe aéronautique et de défense européen EADS.» Des vols ultérieurs ont prétendument transporté des représentants «du conglomérat THALYS et d'autres grandes entreprises françaises qui ont tous des liens étroits avec [Sarkozy].»

«Après avoir rencontré le [conseil], ces hommes d’affaires français départent discrètement via Tobrouk pour l'Egypte,» selon l'email. «Ces convois sont organisés et protégés par des agents paramilitaires [de la DGSE].»

La note ajoute que Lévy lui-même aurait eu l'idée - et obtenu la signature du conseil - d'un accord promettant de favoriser les entreprises françaises en matière d'affaires. Des sources dites "proches de la DGSE" auraient ajouté que Lévy se serait servi de «son statut de journaliste pour assurer une couverture pour ses activités.»

Une note de septembre 2011 affirme quant à elle que Sarkozy aurait appelé les Libyens à réserver 35% de leur industrie pétrolière pour les entreprises françaises - Total en particulier - quand il s’est rendu à Tripoli ce mois-là. À la fin, cependant, la société italienne Eni est arrivé en tête, tandis que des entreprises russes et chinoises attendent le bon moment, alors même que la production de pétrole libyen a chuté en raison de la guerre civile.

La véracité du contenu des notes est difficile, voir impossible, à établir.

Alors que Lévy a longtemps été un personnage controversé en France, le conseil Libyen est déchiré par des rivalités internes qui pourraient expliquer des fuites destinées à ternir la réputation des certains de ses chefs. Younis lui-même sera assassiné en Juillet 2011 – à la demande personnelle de Jalil, selon une note adressée le 8 août à Clinton. Drumheller aussi est un personnage controversé à cause de son rôle dans la période qui a précédé l'invasion de l'Irak en 2003; alors que la Gauche Américaine le glorifie comme diseur de vérité, la Droite dit qu'il a aidé à composer certaines informations fausses qu’il a discréditées plus tard.

L'ambassade de France à Washington a refusé de commenter, même pour réfuter les allégations à l'encontre de la France. Le ministère français de la défense, qui supervise la DGSE, n'a lui non plus rien à ajouter.

"Le centre de presse du ministère de la Défense a bien pris en compte votre demande et vous remercie pour l’intérêt que vous portez aux questions de Défense," l'agence a déclaré à Al-Monitor par email. "Vous vous doutez bien que le ministère de la Défense ne répondra pas à votre question."

Le Département d'Etat Américain a également refusé de commenter sur le contenu des emails de Clinton, qui ont été envoyés à une adresse email personnelle qu'elle a gardé quand elle était secrétaire d'Etat. Les Républicains critiquent l'utilisation de cette addresse secrète pour saper la course présidentielle de Clinton et accusent le Département d'Etat de ne pas les avoir remis à la commission spéciale.

«Ces emails auraient dû être ajoutés aux archives publiques lorsque Clinton a quitté ses fonctions et, au minimum, auraient dû être inclus lorsque le Département d'Etat a publié les documents sélectionnés par Clinton sur la Libye,» Trey Gowdy, président de la commission, déclare dans un communiqué le 22 juin. «C’est pour cette raison que la commission a pris la décision de publier la dernière série de documents publics de Clinton que la commission a révélée.»

Le rôle des agents de renseignements français en Libye avait déjà été mentionné, notamment dans le livre de 2012 intitulé « La vérité sur notre guerre en Libye,» par l'historien français Jean-Christophe Notin. Le livre dit que le rôle de Lévy dans la décision française de faire la guerre avait été exagéré.

"Tout n'a pas été dit sur cette guerre, parce qu'il n'y a eu qu'un seul narrateur: Bernard-Henri Lévy," Notin raconte à l'Express en 2012, "Certes, il a été l'un des intermédiaires des Libyens. Cependant, son récit occulte non seulement les faits d'armes de la coalition, mais aussi le travail souterrain des responsables diplomatiques et militaires présents, parfois de longue date, en Libye."

D'autres emails rendus public le 22 juin suggèrent que Sarkozy était déterminé, dès le début de l'insurrection, à se débarrasser de Kadhafi en dépit d'efforts en pour se rapprocher de lui après l'abandon du programme d'armemement Libyen et l'établissment de liens plus étroits avec l'Occident. Une note du 20 mars, par exemple, affirme que Sarkozy «prévoit que la France dirigera les attaques contre [Kadhafi] sur une période de temps étendue» et «considère cette situation comme une opportunité pour la France de s’affirmer comme puissance militaire.»

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Le cuisinier du Diable

Les fausses révolutions des peuples et vraies recettes de l'Oncle Sam !



Source, le lien ici : Réseau international

George Soros: la face hideuse cachée 
derrière les nombreux mouvements de protestation


Qu’est-ce que le «printemps arabe», les «manifestations de Maïdan », « Black Lives Matter », « Occupy Wall Street », « Open Borders » et bien d’autres mouvements ont en commun ? George Soros.

Récemment il y a eu beaucoup de mouvements de protestation dans le monde, conduisant à aggraver les situations politiques, mais si vous jetez un œil dans les coulisses vous pourriez percevoir la face hideuse de George Soros. Il tire tant de ficelles avec ses milliards de dollars qu’il y a de très bonnes raisons d’être alerté.

Soros, dont le vrai nom, en passant, est György Schwartz, a jeté les bases de sa fortune pendant la Seconde Guerre Mondiale. Sa famille vivait en Hongrie à l’époque et a collaboré avec les nationaux-socialistes. Quand les Allemands occupaient la Hongrie, Soros a mené des opérations de change au marché noir – une activité qui était punie de mort. Il a décrit cette époque comme « le plus beau moment de toute ma vie ». Sa famille a été épargnée parce que pendant l’occupation soviétique qui a suivi, il a également collaboré avec le service de renseignement militaire GRU (Direction principale de renseignement).

Ce mélange d’opportunisme et de cupidité a fait de George Soros ce qu’il est aujourd’hui: un magouilleur qui suscite les révolutions et les coups d’état tout en se présentant comme un «philanthrope». En raison de ses bonnes relations avec les médias, il risque difficilement d’acquérir une image négative, tant aux États-Unis qu’en Europe et dans les grands médias traditionnels. Les personnes qui sont dans ces médias ne sont pas intéressées de savoir qui est derrière ces mouvements de protestation, tant qu’ils suivent les objectifs politiques des grands patrons de ces médias.

Que ce soit le «printemps arabe» (qui s’est transformé en boucherie), les manifestations de Maïdan (avec pour conséquences le coup et la guerre civile), les «crises des réfugiés syriens  » (avec son aide pour les amener en Europe), ou « Occupy Wall Street  » (une attaque contre ses rivaux), » Open Borders  » (comment entretenir l’agitation autrement ?), les » manifestations anti-Trump « (émeutes payées pour lui donner une image négative) et le  » soulèvement de Ferguson  » avec le mouvement  » Black Lives Matter  » destinés à déclencher une guerre raciale aux États-Unis – ce sont tous des exemples de la façon dont Soros mène ses actions subversives à travers ses organisations et associations.

Il devient de plus en plus évident à quel point les volontés du multimilliardaire Soros peuvent être dangereuses – il utilise ses richesses pour créer l’agitation et les révolutions à son avantage. Si seulement chaque gouvernement dans le monde rejetait les nombreuses organisations soutenues par Soros et d’autres multimilliardaires, nous pourrions avoir un peu plus de paix sur la planète.

Marco Maier

Traduction – Avic – Réseau International

Source : Russia insider

lundi 30 mai 2016

Quand la Justice devient obscène !

"On a décapité le roi mais gardé le trône"

Chaque jour, des faits divers nous prouvent que 2 justices sont toujours en cours au Royaume de France, et que les princes des fausses républiques restent au dessus des lois...

Mais lorsque la justice devient complicité pour les uns et répression pour les autres, le fossé s'élargit et un sentiment d'injustice fait se fermer les poings des cohortes populaires révoltées et des indignées qui descendant dans les rues ne tardent pas a faire trembler sous leur piétinement les vitres des palais du Pouvoir...

Erwan Castel

De la voyoucratie républicaine française
selon Guillon et à la manière de Lucchini.


Méthodes policières : brutales ou policées

« De toutes les manifestations du pouvoir, 
celle qui impressionne le plus les hommes, 
c’est la retenue ». 
Thucydide

Source, le lien ici : La vie des idées


Un splendide isolement
Les politiques françaises du maintien de l’ordre

par Olivier Fillieule & Fabien Jobard , le 24 mai 

Tandis qu’en France, la police tenue pour coupable d’acharnement appelle à un rassemblement contre la « haine anti-flics », en Allemagne, en Suède, en Suisse, l’interaction entre police et manifestants se distingue par la maîtrise et le dialogue. La police française résiste aux nouveaux modèles de maintien de l’ordre, articulés autour de la notion de désescalade. O. Fillieule et F. Jobard expliquent les raisons de ce retranchement doctrinal.


Quelques jours après la tenue d’une manifestation à Paris contre la « haine anti-flics » appelée par diverses organisations syndicales de police, il nous a semblé que le décalage comparatif pourrait éclairer la compréhension de ce que l’on appelle en France le « maintien de l’ordre », c’est-à-dire la gestion des foules (protestataires, sportives ou festives) par les forces de police et de gendarmerie [1].

La désescalade à l’allemande

Qu’en est-il ailleurs de la violence contestataire et de l’hostilité aux policiers ? Voyons le week-end du 1er mai en Allemagne. Depuis le milieu des années 1980, le Premier Mai est l’occasion déclarée par divers groupes anarchistes, autonomes et anti-fascistes, d’une confrontation violente avec la police (projectiles, cocktails molotov, tirs de mortier, fusées diverses interdites en Allemagne mais achetées en République tchèque ou en Pologne) [2]. Cette année, un important dispositif était déployé dans les lieux habituels de confrontation, mais l’imposant cortège policier, et une politique habile de « désescalade » (nous y reviendrons), ont tenu les hostilités à un niveau très bas. Dans le même temps cependant se tenait à Stuttgart le congrès du parti de droite radicale Alternative für Deutschland (AfD). Dans la ville, « 800 à 900 autonomes gauchistes violents » (expression de la police locale), protégés dans un cortège de 4000 manifestants, s’en sont pris à la police tandis que 1500 autres ont tenté par la violence d’empêcher les membres de la AfD de rejoindre le lieu du congrès. 500 protestataires ont été interpellés, et des arrêts de travail ont été constatés chez 3 policiers. Pendant ce temps, à Zwickau, en Saxe, haut lieu des manifestations Pegida, le ministre SPD de la Justice, Heiko Maas, s’est vu obligé de tenir son allocution publique sous protection policière, des troupes d’extrême droite s’étant déplacées de toute la région pour empêcher le meeting. À Schwerin, dans le nord de l’ex-RDA, une manifestation du parti d’extrême droite NPD (son interdiction est en cours d’examen par le Tribunal constitutionnel de Karlsruhe) a donné lieu à des affrontements avec les militants de gauche, et la police avait pour mission de séparer les deux cortèges hostiles l’un à l’autre. Même situation à Bochum, dans la Ruhr. A Plauen, à la frontière tchèque, des militants d’extrême droite défilant en piétinant des drapeaux de l’Union européenne ont jeté projectiles et explosifs sur la police, qui a balayé le cortège au canon à eau.


Manifestation du PKK en 2008 à Berlin
En gilets jaunes et verts, les policiers chargés de la communication. Les policiers de maintien de l’ordre serrent le cortège et procèdent à une interpellation en son sein, avec déploiement des policiers de communication.
Photo : Jérémie Gauthier

Comme on le voit, les polices allemandes ne chôment pas. Elles affrontent des violences de gauche et des violences de droite ; des violences dont elles sont l’objet et des belligérant.e.s qu’elles séparent ; elles protègent des ministres et des foules ; elles emploient la force et elles interpellent. Mais le point crucial qui les distingue des polices françaises est ceci : force reste à la loi ; force reste dans la loi. Pas de manifestant.e.s menotté.e.s et frappé.e.s par un policier. Pas de manifestant.e.s à terre et frappé.e.s. Pas de manifestant.e.s injurié.e.s. Pas de jets indiscriminés de gaz lacrymogène dans une foule composite engouffrée dans le métro, au prétexte que s’y seraient glissé.e.s des autonomes ou des casseur.e.s. Pas de matraquage dans le dos de passant.e.s. Pas de perte de contrôle. Pas de gazage dans les entrées ou les enceintes du métro. Au final, pas de polémique.

Cette maîtrise de la force, nous l’avons suggéré, est le produit d’une quinzaine d’années de politique dite de « désescalade » (Deeskalation) [3]. En Allemagne, la « désescalade » est entre autres le produit de la décision « Bockdorf » du Tribunal constitutionnel (1985), qui avait introduit une « obligation de communication et de coopération » des forces de l’ordre avec les protestataires. La notion est, en elle-même, issue du travail social, où elle désigne toutes les tactiques et techniques de réduction de la conflictualité dans la confrontation avec des personnes hostiles. Du travail social, elle a été importée par la police et est devenue une ligne directrice de tout un ensemble d’institutions policières allemandes, au delà des seules configurations manifestantes, comme le montre la sociologie des relations quotidiennes dans les quartiers difficiles [4].


Un nouveau modèle européen de maintien de l’ordre

Or loin d’être propre à l’Allemagne, cette politique a sinon nourri, du moins participé à un nouveau modèle de maintien de l’ordre en Europe, que l’on retrouve désormais dans le système des officiers de dialogue en Suède, l’event police au Danemark, les peace units en Hollande, les Liaison Officers en Angleterre, les Special Police Tactics (SPT) en Suède ou encore le modèle dit des trois D (dialoguer, désamorcer, défendre) en Suisse romande [5].

Ce nouveau modèle repose sur quatre grands principes : 
1/ une conception des logiques de la foule, alternative à celle promue par Gustave Le Bon [6], toujours au cœur de la philosophie française du maintien de l’ordre ; 
2/ la facilitation et l’accompagnement des manifestations de rue ; 
3/ le développement de la communication à tous les stades d’une opération de maintien de l’ordre ; 
4/ la différenciation et le ciblage des interventions de rétablissement de l’ordre.

Détaillons-en rapidement les attendus.

La nouvelle psychologie des foules, inspirée par des psychologues sociaux, au premier rang desquels Stephen Reicher et Otto Adang [7], s’appuie sur une idée simple, inspirée d’une démarche d’observation expérimentale et participative. Toute présence réelle ou psychologique hostile au groupe minore l’individualité des membres du groupe, qui tendent alors à former un bloc uniforme, tendu vers la réduction ou l’éloignement du danger perçu. Les membres du groupe expriment leur appartenance en affichant les traits et les normes les plus distinctifs de leur groupe face aux membres de l’autre groupe. Lorsque cette présence s’estompe, leurs relations s’inscrivent davantage dans un contexte interindividuel où ils peuvent affirmer des caractéristiques qui les différencient des membres de leur(s) groupe(s) : l’homogénéité et la solidarisation au sein du groupe se désagrègent.

L’appel à manifester introduit d’emblée un changement de la définition identitaire : il renforce des aspects spécifiques de l’identité sociale, en lien avec les groupes manifestants et les revendications défendues. Le déroulement de la manifestation dépend ensuite des rapports intergroupes dans lesquels sont pris les participant.e.s. Lorsque les signes, drapeaux ou slogans sont organisés autour d’un point de vue homogène et clairement opposé à un adversaire, la cohésion du groupe et l’identification de ses membres se renforcent et invitent à des actions déterminées vers les espaces occupés par l’adversaire. C’est dans de telles situations que l’on observe le développement d’émeutes et d’affrontements, notamment face à la police, dont la présence accentue la cohésion de la manifestation. À l’inverse, dès que l’homogénéité se lézarde par l’apparition de sigles qui signalent des points de vue différents, les manifestants sont amenés à redéfinir leur identité en s’inscrivant dans tels ou tels groupes militants présents. À l’extrême, lorsqu’une manifestation prend la forme d’un agrégat d’entités hétérogènes, l’action collective se dissout à mesure que la déambulation des participant.e.s se résume à des relations interindividuelles au sein de petites unités disloquées.


Manif du 1er Mai 2016
Screenshot : Street Politics

Dans ce modèle, il est possible de comprendre comment certains cortèges a priori paisibles peuvent se transformer en action collective violente, alors que des manifestations supposées agressives se déroulent sans heurts. Ici, l’usage indiscriminé de la force par la police durant un événement protestataire est susceptible d’avoir un impact négatif sur les dynamiques de la foule, dont la cohésion se renforce à l’encontre d’un adversaire tout désigné : la police. Pour les auteurs dont nous parlons, il est donc nécessaire d’éviter tout recours indiscriminé à la force, pour éviter toute radicalisation de la foule : que ceux qui manifestent sans intention malveillante se trouvent solidaires de ceux dont l’intention était d’en découdre. Pour cela il faut trouver le moyen de véhiculer une perception de la légitimité de l’action policière auprès du plus grand nombre (et non pas seulement les organisateur.trice.s déclaré.e.s) par une stratégie de facilitation des comportements pacifiques de la foule (information, orientation, liaison permanente) ; un profil tactique encourageant le dialogue et la communication avec les manifestant.e.s, avant, pendant et après l’événement ; l’évitement de toute action répressive indiscriminée et la mise en place d’une stratégie incrémentale et ciblée de recours à la force.

Le maintien de l’ordre « à la française » : l’arrière-garde

Ces changements relativement profonds des doctrines d’emploi et des stratégies de maintien de l’ordre n’ont sans doute pas échappé aux polices françaises spécialisées dans le maintien de l’ordre. En atteste par exemple le rapport de la commission de l’Assemblée nationale formée après les événements de Sivens qui en mentionne certains éléments [8]. Mais sans que cela débouche sur un bouleversement des doctrines d’emploi, attestant d’une insularité inquiétante des forces de maintien de l’ordre françaises. Certaines techniques hexagonales sont communes aux autres polices européennes, comme l’accompagnement du cortège sur ses flancs, le tronçonnement du cortège (les « nasses » vues ces dernières semaines) ou d’autres encore. La gendarmerie a développé les ULI (Unités légères d’intervention) dans les années 1990, qui permettent les interpellations ciblées ; les CRS ont développé les SPI (Sections protection-intervention) et les SAM (Section d’appui et de manœuvre) aux mêmes fins [9]. Mais ces techniques se sont développées sans leur double nécessaire : la communication.

Prenons l’exemple de l’interpellation ciblée dans le cortège. Le recours aux binômes policiers pour « prélever » dans une foule un individu réputé violent a été pensé, en Allemagne, en Suisse romande ou encore à Bruxelles depuis la fin des années 1990, dans le cadre d’une stratégie de désescalade : il s’agit d’empêcher les plus radicaux de nuire, tout en effectuant une interpellation rapide et propre qui ne débouche pas sur la solidarisation de la foule avec les interpellé.e.s. En France, par contraste, la technique est employée aux fins de multiplier les interpellations et les défèrements (le procureur de la République dispose désormais de bureaux mobiles aux abords des sites de manifestation). La judiciarisation accrue du maintien de l’ordre s’inscrit dans la dynamique moderne de répression judiciaire comme indicateur de l’efficacité politique, la « politique du chiffre » tant décriée. Les forces de police se multiplient en autant d’occasions de confrontations en corps à corps, avec les dérapages que cela entraîne, toujours susceptibles de produire l’effet que l’on cherche précisément à éviter ailleurs en Europe : le retournement de la foule et sa solidarisation avec les éléments les plus radicaux. Par ailleurs, ces interventions contribuent à brouiller les frontières entre police urbaine (dans le cadre du délit flagrant) et police des foules, la première étant appelée à seconder la dernière, avec ses moyens dolosifs propres – les flash-balls, notamment, dont les forces de maintien de l’ordre ne sont justement pas équipées tant ils rompent avec la recherche d’équipements d’évitement et de mise à distance des protestataires. Les manifestations de ces dernières semaines en ont à nouveau donné de tragiques illustrations, notamment à Rennes. Pour autant, preuve de la force de conviction de certaines sections de la Police nationale, le politique ne se résout pas à l’interdiction de ces armes dans les opérations de maintien de l’ordre [10].

Mais ce qui tranche le plus avec les pratiques aujourd’hui développées ou recherchées chez nos voisins, c’est le volet communication sur l’action qui renvoie à ce qui est communiqué mais aussi au comment l’on communique et en direction de qui. C’est sans doute en Allemagne que le système des Anti-Konflikt Team (TActical Communication, TaCom System) est le plus avancé [11]. Ceux-ci sont employés à la fois dans les manifestations politiques d’envergure et dans les rencontres de football. C’est après les grandes manifestations violentes de la fin des années 1990 à Berlin et en Hesse que les modalités de la communication via des équipes policières destinées au dialogue sont renforcées, avec notamment comme objectif de faire en sorte que les mouvements de la police soient interprétés correctement par les manifestant.e.s, que les manifestant.e.s pacifiques partagent le point de vue de la police sur ce qu’il convient de faire, que les participant.e.s enfin soient convaincu.e.s que les actions préconisées – ou interdites – par la police le sont de manière légitime. Dans cette optique un élément matériel important est l’usage de véhicules dotés de haut-parleurs (les TLU, Tactical loudspeaker units, utilisés pour la première fois dans une manifestation d’extrême droite en Hesse et utilisés depuis avec succès) ou encore la disposition d’écrans LED géants pour informer la foule, notamment lors des phases critiques de dispersion. Par contraste, la manière dont en France on informe les manifestant.e.s d’un ordre de dispersion est depuis longtemps incompréhensible et inadaptée. Ce que d’ailleurs les rapports des commissions d’enquête parlementaires constituées après les manifestations de novembre-décembre 1986 soulignaient déjà clairement. Que depuis trente ans l’autorité civile ne se soit jamais préoccupée de réformer sérieusement cet aspect du droit de la manifestation est un mystère aux conséquences bien dommageables.


Manifestation sur la Grèce en 2015 à Berlin
Au cours d’une manifestation d’hostilité à la politique de Merkel et Schäuble en Grèce, les policiers viennent d’arracher une banderole portant "L’Allemagne est un joli morceau de merde" et d’interpeller une dizaine de protestataires. A quelques mètres, les policiers chargés de la communication se déploient et expliquent.
Photo : Fabien Jobard

Reste à s’interroger sur les raisons pour lesquelles le maintien de l’ordre à la française se trouve rangé sur le bas-côté de la circulation européenne des idées et des doctrines policières. Il y a d’abord la certitude, largement entretenue par policiers et gendarmes, que le maintien de l’ordre « à la française » est d’excellence et qu’il est prisé dans le monde entier [12]. Cela fut peut-être vrai par le passé, mais ce n’est plus le cas. S’il en fallait donner un indicateur, il suffirait de montrer à quel point dans de nombreux pays les forces de police se tournent désormais vers d’autres modèles mais aussi d’autres équipements que ce que la France a à offrir, avec les effets économiques que l’on imagine aisément. Cette difficulté à se remettre en question s’adosse en second lieu à un discours sur les spécificités de la situation française avec l’idée que les casseurs sont d’une détermination jamais vue auparavant et que l’on bascule dans un cycle inédit de violence (l’expression n’est pas littérale, mais elle est déclinée sous diverses formes et en toute occasion depuis les manifestations CIP de 1994). Que ce soit Poitiers, Strasbourg, Rennes, les manifestations anti-CPE, les divers cortèges étudiants ou lycéens… la police française, même la police parisienne qui a conservé son appareil de renseignement, semble seulement découvrir sur les lieux mêmes la présence de protestataires armés et violents. Au lieu de s’inquiéter de pareille déclaration d’incurie, le politique se contente de reprendre à son compte les déclarations des principaux syndicats de police, selon lesquels la violence de l’adversaire exonère le dispositif de maintien de l’ordre. Car le retranchement doctrinal de la police française est redoublé de l’isolement dans lequel la laisse le politique : se laissant convaincre des arguments policiers sur la « violence extrême » des adversaires [13], les ministres de l’Intérieur par cette seule posture s’empêchent tout examen au fond de l’action policière [14].

Enfin, il faut souligner que les nouveaux modèles de maintien de l’ordre articulés autour de la notion de désescalade ne peuvent se développer et produire pleinement leurs effets que pour autant qu’en amont s’améliorent le recrutement et les modalités de formation initiale et continue des fonctionnaires de police. En France, l’ethos professionnel des forces de maintien de l’ordre, de la haute hiérarchie aux hommes du rang, devrait subir un certain nombre d’inflexions pour que les stratégies de désescalade prennent tout leur effet, seule garantie d’une restauration progressive de la confiance retrouvée de la population dans sa police. Il faudrait ici pour être précis faire le détail de tout ce qui dans l’image publique de la police, plutôt dégradée au regard de ce que l’on constate dans les autres pays européens [15], oriente les vocations, aussi bien que tout ce qui, dans les mécanismes de recrutement puis la formation initiale ou continue, éloigne le fonctionnaire de police d’une conception du métier comme mission de service public au service de toute la population [16].

Que des syndicats de police aient refusé d’être entendus par la commission parlementaire de 2015 sur le maintien de l’ordre, ce que le syndicat de commissaire SCPN estime être une « injustice de plus voire une insulte faite à l’engagement et au professionnalisme de la police », témoigne de l’inquiétante étanchéité de l’institution policière. Il ne reste, dans un tel contexte, qu’à voir des syndicats policiers (souvent les mêmes) appeler, quelques mois à peine après que les policiers furent acclamés par la foule après les attentats de Paris, à des manifestations contre « la haine anti-flic » et contre « l’acharnement irresponsable à vouloir faire croire que les policiers sont des brutes sauvages qui frappent aveuglément sur la jeunesse » [17]. Par contraste, tout un ensemble d’arènes internationales offrent aux polices européennes et extra-européennes la possibilité d’inscrire les doctrines de maintien de l’ordre dans la satisfaction de l’impératif de pacification des cortèges, tels que le United Nations Interregional Crime and Justice Research Institute, qui coordonne les National Research Programs on Security during Major Events initiés en 2004 en réaction aux événements de Gênes [18] et de Göteborg [19], et surtout le programme européen Godiac, Good Practice for Dialogue and Communication as Strategic Principles for Policing Political Manifestations in Europe, qui réunit policiers de 12 pays et chercheurs en sciences sociales autour, notamment, de la nouvelle psychologie des foules que nous avons exposée. La France y tient encore une place mineure, n’ayant par exemple pas participé au programme GODIAC ; ces forums permettent pourtant aux polices d’échanger sur des pratiques contestataires qui, elles aussi, se diffusent et s’harmonisent, comme le montrent le mouvement des places [20], d’Occupy aux Indignados en passant par Nuit Debout.

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NOTES :

[1] Ce texte développe une tribune publiée dans Le Monde les 7-8 mai 2016.

[2] Ces images d’archives pourront convaincre du sérieux des confrontations : http://www.umbruch-bildarchiv.de/bildarchiv/ereignis/010501berlin.html. youtube regorge de vidéos des affrontements avec les polices allemandes, notamment lors des « Premier Mai révolutionnaires », les « Chaos Tagen » de Hanovre et les mouvements de squat de la fin des années 1970 au début des années 2000…

[3] Sur les appréciations par les militant.e.s (de gauche) des évolutions du maintien de l’ordre en Allemagne, voir la table ronde organisée pour le 100e numéro de la revue Bürgerrechte & Polizei, 2011, p. 48-62.

[4] Sur la promotion de cette notion par la police de Berlin et la municipalité dans les années 2000, voir Jérémie Gauthier, Les origines contrôlées. La police à l’épreuve de la question minoritaire à Paris et à Berlin. Versailles/Freiburg : UVSQ/U. Freiburg, thèse de doctorat, 2012, p. 231 et suiv.

[5] Olivier Fillieule, Pascal Viot, Gilles Descloux, Étude comparée sur les doctrines en matière d’engagement lors de grands rassemblements (2015) ; Encadrement policier des manifestations publiques et prévention de la violence : éléments de comparaison européenne (2014) et Étude comparée sur les doctrines en matière d’engagement lors des manifestations sportives – violence dans les stades (2014), rapports remis dans le cadre du programme de coopération Suisse-Roumanie (non publié), Lausanne : Université de Lausanne, IEPHI-CRAPUL.

[6] Gustave Le Bon, Psychologie des foules, Paris, Puf, 1988 (1895).

[7] Voir notamment Reicher, S., C. Stott, J. Drury, O. Adang, P. Cronin, and A. Livingstone, “Knowledge-Based Public Order Policing : Principles and Practice Policing”, Policing, 2007, vol. 1, n°4, p. 403–415. Pour une discussion sur ces nouvelles élaborations de la psychologie des foules, voir Waddington, David, Mike King, “The Disorderly Crowd : From Classical Psychological Reductionism to Socio-Contextual Theory - The Impact on Public Order Policing Strategies”, The Howard Journal of Criminal Justice, 2005, vol. 44 n°5, p. 490-503.

[8] Assemblée nationale, Rapport au nom de la commission d’enquête chargée d’établir un état des lieux et de faire des propositions en matière de missions et de modalités du maintien de l’ordre républicain, n°2794, 2015 (le rapport est présenté par Noël Mamère, président, qui a toutefois refusé de l’endosser).

[9] Voir sur ces évolutions Fabien Jobard, « Le spectacle de la police des foules : les opérations policières durant la protestation contre le CPE à Paris », European Journal of Turkish Studies, 15 | 2012, mis en ligne le 09 juin 2013. Sur les « binômes », voir déjà Olivier Fillieule, Stratégies de la rue, Paris, Presses de la FNSP, p. 267-270.

[10] Voir en particulier les pages 127 et 128 établies par le rapporteur de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale déjà cité.

[11] En 2009 s’est tenue la première conférence sur TaCom dans le Land de Hesse. La troisième conférence s’est tenue en Basse-Saxe en 2012 et a été l’occasion de partager l’expérience TaCom avec les représentants des polices de Pologne, Tchéquie, Angleterre et Hongrie.

[12] Comme en attestent les enseignements délivrés dans les centres de formation gendarmiques autant que CRS, les prises de parole dans les congrès spécialisés de la police des foules – par exemple les congrès internationaux – Francopol – Réseau international francophone de Formation policière dont là dernière édition s’est tenue à Montreux en 2015- ou encore les documents syndicaux circulant en interne.

[13] Rappelons à cet égard que durant toutes les années 1970, les autonomes amenaient des véhicules individuels, voire des camionnettes, jusque dans les cortèges manifestants, pour en sortir manches de pioche, cocktails molotov et autres explosifs.

[14] L’hypothèse de l’instrumentalisation des éléments radicaux par le politique, qui donnerait l’ordre aux policiers de laisser pourrir la situation, ne peut non plus être exclue, 

comme le rappelle ce témoigne d’un policier syndicaliste dans L’Humanité du 4 mai 2016 (http://www.humanite.fr/tout-est-mis-en-place-pour-que-ca-degenere-606373). Rappelons que, par rapport aux pays de common law caractérisés par le principe de «  police autonomy », en France le politique garde l’entière main sur l’action des forces de l’ordre en manifestation, du début à la fin des opérations. Seule une information sur ce qui s’échange dans les salles de commandement dans le cours de l’action (via l’analyse des PV radio) permettrait d’étayer définitivement l’hypothèse de l’instrumentalisation politique.

[15] René Lévy, « La police française à la lumière de la théorie de la justice procédurale », Déviance & Société, 40, 2, 2016, p. 139-164. Voir aussi le dossier de la Vie des idées sur la police britannique.

[16] Voir Dominique Monjardet, Ce que fait la police. Sociologie de la force publique. Paris, La Découverte, 1996 et sur les biais de recrutement et de vocation Duprez, D. & Pinet, M., « La tradition, un frein à l’intégration. Le cas de la police française », Cahiers de la sécurité intérieure, 2001, 45, 111–138 et la thèse très détaillée de Frédéric Gautier, Aux portes de la police. Vocations et droits d’entrée. Contribution à une sociologie des processus de reproduction des institutions. Lille, Université de Lille 2, 2015.

[17] Communiqué de presse du syndicat Alliance (aujourd’hui majoritaire chez les gardiens de la paix), 4 mai 2016.

[18] Cousin, Bruno, « Les violences policières de Gênes 2001 entre mise à l’épreuve du récit et mise en forme publique ». Déviance et société, 2006, 30(1), p. 67–89.

[19] Abby Peterson, « La Suède et le Danemark face aux mobilisations altermondialistes », in Olivier Fillieule, Donatella della Porta (dir.), Police et manifestants, Paris, Presses de Sciences-po, 2006, p. 307-329.

[20] Voir les travaux récents réunis in Hélène Combes, David Garibay, Camille Goirand (dir.), Les lieux de la colère. Occuper l’espace pour contester, Paris/Aix-en-Provence, Karthala/Presses de Sciences-Po Aix, 2015.

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Le socialisme en question

Source, le lien ici : Blog Éléments 

Vous trouverez les trois interventions en version audio à la fin de l'article. 

Malgré une publicité très réduite, ce sont près de 90 personnes qui se sont rendues samedi 21 mai au Café du Pont Neuf à Paris à l’invitation des revues Éléments et Rébellion pour débattre du socialisme. Devant un public attentif et éclectique, 

David L’Épée, collaborateur des deux revues, a ouvert la rencontre en présentant ce qui, sur le plan des valeurs, distinguait la gauche et le socialisme et pourquoi il importait de clarifier le débat pour que les classes populaires puissent renouer avec un processus d’émancipation de type socialiste, le seul en rupture avec le système.



Olivier François, collaborateur d’Éléments lui aussi mais également co-animateur avec Alain de Benoist de l’émission Les Idées à l’endroit sur TV Libertés, s’est penché quant à lui sur une forme bien spécifique du socialisme, sa version libertaire. Il a évoqué le souvenir d’un anarchisme transversal, lorgnant volontiers à l’occasion du côté des pensées contre-révolutionnaires.



Olivier Gnutti, de la revue Rébellion, a ensuite donné la place qui lui revenait à la praxis en replaçant les conquêtes du socialisme de demain dans une perspective plus militante, se faisant la voix de l’Organisation socialiste révolutionnaire européenne (OSRE) qui, à travers la revue et diverses activités collectives, donne corps à cet idéal depuis maintenant treize ans.



Ces trois interventions ont été suivies d’un échange nourri avec le public, permettant à plusieurs spectateurs de poser des questions et d’exprimer quelques réflexions stimulantes autour du sujet traité. Les organisateurs se réjouissent du succès rencontré par cette conférence et, forts de cette réussite, organiseront dans les mois à venir d’autres rencontres de ce type.

La Terre charnelle piétinée

En grandes pompes les socialos piétinent Verdun et la Tradition


On pourra toujours me cracher que "si la critique est aisée l'art est difficile", mais je continuerai à juger la scénographie de la commémoration du centenaire de la Bataille de Verdun ridicule et outrageante...

Voir des centaines de jeunes français et allemands au milieu des tombes est un beau symbole du pourquoi le soldat se sacrifie, à condition que cette jeunesse sacrée respecte et honore les sépultures dans le comportement et le geste...On aurait pu imginer par exemple des enfants et ados européens déposant en marchant des rubans binationaux ou tout simplement une fleur sur des tombes avant de se rejoindre....

Au lieu de cela on les a fait courir tel un troupeau fou en débandade sur une terre consacrée en ignorant les tombes traversées.

Voir les tambours du Bronx ne me dérange pas outre mesure (bien que j'eusse préféré les batteries de la garde républicaine) L'évocation du passé n'excluant pas en effet d'y inviter le présent, on aurait pu par exemple disposer ces tambours en péripherie du sanctuaire pour évoquer les martèlements d'un champ de bataille labouré par les orages d'acier avant que ne commence le recueillement d'une cérémonie plus classique...

Au lieu de cela on les fait jouer au milieu du sanctuaire sacré qu'honorent habituellement les chants d'oiseaux...

Toute cette scénographie bariolée et cacophonique ressemble à une mascarade bâclée où, confondant évolution avec rupture, audace avec délire, elle n'a finalement produit qu'un tohu bohu blasphématoire...

Honte à ceux qui ont validé une telle indignité...

Mais je ne suis pas inquiet pour autant car pour bien connaître ce haut lieu de l'Histoire, je sais que les coeurs des batteurs et des jeunes si mal employés auront été quand même interpellés et bouleversés par cet immense épée plantée au milieu d'un champ des tombes d'où fleurie leur Liberté...

Car Verdun c'est avant tout cela, un inévitable dialogue des coeurs, communion intime et silencieuse du visiteur avec les héros d'un passé glorieux et qu'aucun pantin fut-il même Président ne pourra entacher de ses excentricités honteuses...

Erwan Castel

J'avais partagé il y a peu le magnifique discours qu'avait prononcé Ernst Jünger à Douaumont, voici celui du Général De Gaulle :

« Sur ce champ de bataille, il fut prouvé, qu’en dépit de l’inconstance et de la dispersion qui nous sont trop souvent naturelles, le fait est qu’en nous soumettant aux lois de la cohésion nous sommes capables d’une ténacité et d’une solidarité magnifiques et exemplaires »

« La seconde leçon que nous enseigne Verdun s’adresse aux deux peuples dont les armées furent aux prises, si chèrement, et si courageusement, dans une Europe qui doit se réunir toute entière après l’affreux déchirement, se réorganiser comme le foyer capital de la civilisation »



Articles sur le même sujet :

- Figaro les liens :ICI et ICI
- Le colonel , le lien : ICI

Ne rien lâcher, jusqu'à la victoire

Une escalade de la violence qui révèle 
l'incompétence d'un gouvernement

Ci après 2 articles analysant la situation concernant la crise déclenchée en France par la réforme du code du Travail dite "Loi El Khomri"

L'épreuve de force continue de plus belle en France, entre les arrogants paniqués et des sans dents plutôt mordeurs...

Le gouvernement Hollande, qui cumule les insultes envers les vivants et les morts, est en train de s'enliser dans le fiel de sa morgue et de son mépris du peuple de France...

S'il pouvait même s'y noyer....

Erwan Castel

Source, le lien ici : Regards.fr.

Loi Travail : panique au sommet


Devant la persistance du mouvement contre la loi travail, la condescendance le cède à un franc mépris de classe, et à un affolement palpable. Médias de garde, Medef, majorité et opposition ont compris que la contestation était proche d’une victoire.

Hier encore, ils affichaient leur morgue et leur arrogance. Vous refusiez la loi travail ? Une lubie liée à une altération du jugement, on allait donc vous ré-ex-pli-quer la modernité, le réel. Le Français moyen (tellement moyen, c’est aberrant à la fin), souillé, déformé par des décennies d’égalitarisme absurde se révèle souvent un peu benêt. Et après tout, la pédagogie c’est aussi la répétition, alors éditorialistes, représentants du gouvernement et "économistes" officiels en tout genre se sont relayés jusqu’à la nausée pour expliquer tous les charmes cachés de cette loi El Khomri injustement incomprise.

Dans les cercles du pouvoir, on ne se reconnaissait qu’une seule faute, le manque de pédagogie. Mais oui bien sûr, puisque cette loi est bonne et même la seule possible, seul le manque d’information et un caractère obtus pouvaient susciter un éventuel rejet, il fallait donc revenir cent fois sur le métier – même si c’est agaçant, à la fin, d’être en butte à une population aussi intellectuellement limitée.


On serre les rangs

Avec la grève des raffineries, le blocage des dépôts d’essence, les grèves à répétition qui ne faiblissent pas, changement de ton : fini le temps du mépris, place au déluge de haine. C’est que le mouvement social, loin de se contenter d’un baroud d’honneur, a la possibilité de gagner. Et là, ça ne rigole plus. Tout le monde serre les rangs derrière le gouvernement. Après les modifications apportées à la première mouture du projet de loi, Pierre Gattaz – en partenaire utile au gouvernement – avait fait le dégoûté, agité la menace de quitter la table des négociations sur l’Unedic.

C’était le 19 avril : le patron du Medef fustigeait alors « une loi vidée de son sens » et annonçait que les patrons avaient atteint « leur point de rupture ». C’est pourtant le même qui, le 27 mai sur Europe 1, suppliait le gouvernement « de ne surtout pas toucher à l’article 2 », « de résister à l’intimidation » syndicale car voyez-vous, « il ne faut absolument pas céder » (voir le verbatim). De son côté, François Fillon expliquait le 29 mai, doctement et en toute cohérence, que la loi travail, « il n’y a plus grand-chose dedans mais son retrait serait une catastrophe ». Avant d’ajouter que la CGT « est sortie du cadre démocratique et républicain », bref on est au bord de la dissolution de la principale confédération syndicale.


Terrorisme, sabotages et guerre civile

Mais c’est surtout du côté des médias que le changement est le plus net. Jusque ici, avec la plus grande application, ces derniers avaient focalisé toute leur attention sur les violences, les casseurs. À se demander, parfois, s’il y avait encore des manifestations ou des grévistes. Manifestement, cela n’a pas suffi, et donc depuis quelques jours c’est en treillis et munis de casques lourds qu’ils occupent les antennes, un peu comme ces journalistes "embedded" (intégré) de la guerre du Golfe.


Tout y passe, et le vocabulaire est un peu étrange, surtout après les attentats de 2015 (une collection de perles à lire ici ou encore là) : « La radicalisation de la CGT pose incontestablement un problème », nous déclare Manuel Valls. Pour d’autres, ce sera « les Français pris en otages », le « terrorisme social » – d’autant qu’en temps de guerre « le sabotage » (allons-y carrément) est passible de la cour martiale. Mention spéciale à Jean-Michel Apathie qui, dans un tweet tout en finesse d’analyse, écrit : « La CGT veut étendre le mouvement aux centrales nucléaires et à l’électricité. Prochaine étape, la guerre civile ? L’appel aux armes ? » Pas de doute, ils sont en guerre de classe.


Fébrilité maximale

Autre grand moment de déontologie journalistique, le choix par France 2 des "Français normaux" chargés de porter la contradiction à Jean-Luc Mélenchon : dans l’ordre d’apparition, un petit boulanger (juste dix-sept salariés comme l’écrasante majorité des boulangeries sans doute), qui se révèle être le fournisseur de l’Élysée, puis une représentante des Jeunes agriculteurs, qui non seulement nie les liens organiques avec la FNSEA (tiens, de vrais casseurs de préfectures, eux), mais vient du monde de la finance et a trouvé le moyen d’être prise en photo avec Manuel Valls et Stéphane Le Foll, en toute indépendance bien sûr.

Le ton hargneux de ces derniers jours n’est pas sans rappeler la dernière ligne droite du référendum contre le TCE en 2005. Tant mieux, c’est le signe que la victoire est possible, qu’elle est à portée de main. La fébrilité au sein du gouvernement atteint son comble : sortie de route d’Emmanuel Macron à Lunel, lapsus sur la nécessité « d’apprivoiser euh approvisionner les français » de Manuel Valls ou le désormais célèbre « Bruno relou » de Stéphane Le Foll. Au sein même de la direction socialiste, la cacophonie règne et nombreux sont ceux qui ne veulent pas mourir sur la croix pour Manuel Valls. Tout dépend désormais de la mobilisation sociale de ces prochains jours. Plus que jamais, on ne lâche rien.

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Source, le lien ici : Humanité .fr

« Tout est mis en place pour que ça dégénère »


Entretien réalisé par Maud Vergnol

Entretien. Gardien de la paix au renseignement territorial, secrétaire général de la CGT police, Alexandre Langlois dénonce une volonté délibérée de « dégoûter les manifestants ». Il raconte les coulisses des violences.


Comment analysez-vous les violences policières qui ont marqué les dernières manifestations contre la loi El Khomri ?

Alexandre Langlois Tout est mis en place pour que les manifestations dégénèrent. Côté renseignement, on constate depuis une dizaine d’années une double évolution, avec des manifestants beaucoup plus pacifiques qu’avant, mais des casseurs toujours plus violents, organisés de manière quasi paramilitaire. Certains de ces groupes sont identifiés avant qu’ils intègrent les manifestations. Mais aucune consigne n’est donnée pour les interpeller en amont.


Vous parlez d’une « volonté délibérée » que les manifestations dégénèrent. Comment cela se traduit-il pour vous, sur le terrain ?

Alexandre Langlois Prenons l’exemple du 9 avril. En fin de journée, nous savons qu’un groupe de casseurs dangereux vient d’arriver gare du Nord pour aller perturber Nuit debout, à République. Une compagnie de CRS se trouve sur leur passage, prête à intervenir. Mais l’ordre leur est donné par la préfecture de se pousser dans une rue adjacente ! Les collègues leur signalent l’imminence de l’arrivée du groupe de casseurs. Mais ordre leur est confirmé de les laisser gagner place de la République, avec les conséquences que l’on connaît ! Par contre, quand il s’est agi d’aller protéger le domicile privé de Manuel Valls, ce soir-là, cette fois les ordres ont été clairs…


Au-delà des casseurs, comment expliquez-vous les ruptures de cortèges, l’usage systématique de gaz lacrymogènes, voire les brutalités policières gratuites ?

Alexandre Langlois C’est important de rappeler que, dans les manifestations, tous les collègues sur le terrain n’interviennent que sur ordre. Si certaines, comme le 1er Mai, se terminent en « souricière » place de la Nation, c’est que l’ordre en a été donné. Le message qui est passé, c’est « casseurs venez, vous pourrez agir en toute impunité, et manifestants ne venez plus avec vos enfants, car c’est dangereux pour vous ». Et à la fin de la journée, les médias ne parlent que des violences, et surtout plus des raisons pour lesquelles les citoyens manifestent. Le pouvoir politique instrumentalise la police, qui sert de bouc émissaire. Cela permet au gouvernement de faire diversion.


Comment les policiers vivent-ils cette situation ?

Alexandre Langlois Nous sommes épuisés. Les collègues souffrent d’une perte de sens de leur métier. Aujourd’hui, on leur demande du rendement statistique et d’exécuter des ordres qu’ils jugent incompréhensibles ou injustes. La police est déshumanisée. On compte un suicide en moyenne par semaine dans notre profession. À la CGT police, nous défendons l’idée d’une force publique à l’usage du peuple, celle de la déclaration des droits de l’homme de 1789, une « force pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée ».

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