samedi 30 avril 2016

Un moral en berne et une grande fatigue

Quand la grande muette commence à grogner (4)

Le général Vincent Desportes,

"L'armée est asphyxiée, au bord du burn-out" 

selon le Général (2s) Vincent DESPORTES.
Posté le samedi 30 avril 2016

Un moral en berne et une grande fatigue... Le général Vincent Desportes, retraité, fait le diagnostic du malaise dans l'armée française. Une crise causée, selon lui, par la gestion à la petite semaine de l'État.

Le général Vincent Desportes est connu pour ne pas avoir la langue dans sa poche. Cet ancien patron du Collège interarmées de défense (aujourd'hui École de guerre), où sont formés certains officiers supérieurs des armées françaises, a récemment publié la Dernière Bataille de France (Gallimard, 2015), un ouvrage dans lequel il dénonce le fiasco de la gestion politique de la Défense.


Comment expliquez-vous que l'on perçoive si mal le malaise des militaires aujourd'hui ?

Le militaire a naturellement une attitude d'obéissance extrêmement disciplinée. Pendant très longtemps, il a admis la dégradation de son statut dans la société et la déperdition d'un certain nombre de prérogatives qu'il aurait dû conserver. Depuis les deux dernières lois de programmation de 2008 et 2013, qui ont fait un mal terrible aux armées, les militaires se sont rendu compte qu'au fond, on leur mentait : ils n'étaient pas protégés par ceux qui devaient les protéger, en particulier les politiques. Ils l'ont vu à l'inadéquation grandissante entre les moyens qui leur étaient accordés et les missions qu'on leur demandait de remplir. On voit bien aujourd'hui que le malaise va grandissant et que la situation n'est plus tenable, parce qu'une armée sans moral, c'est une armée qui ne fonctionne pas. Et puis ce n'est plus uniquement une question de moral, c'est aussi une question de fatigue. L'armée est asphyxiée. Elle est proche du burn-out. Elle ne voit pas arriver les mesures qui soulageraient et permettraient aux soldats de mieux remplir leurs missions.


Est-ce si difficile à exprimer ?

Ce qui est terrible, c'est que pour que le pouvoir politique s'empare d'un problème dans les armées, il faut que les réseaux sociaux le fassent apparaître. Ce ne sont pas les militaires eux-mêmes, mais les sœurs, les familles, les mamans, qui disent : « Attention, M. le ministre, il faut faire quelque chose. » Il a fallu ce mouvement pour qu'à l'été 2014, le ministre décide d'un plan d'urgence de 700 mesures. S'il y avait autant de mesures à prendre pour remettre à niveau les casernements, c'est que, très probablement, on aurait pu s'en apercevoir avant.


Avez-vous toujours eu une parole libre ?

Je suis profondément un homme de conviction. Je pense que les convictions sont plus importantes que le reste. Tous les officiers doivent être des hommes de conviction. Les premiers livres que j'ai écrits étaient destinés à faire comprendre la guerre. Le besoin de m'exprimer de manière divergente de la parole officielle est venu des coups portés par le livre blanc de 2008, qui m'a poussé à témoigner dans Le Monde, quatre mois avant ma sortie de l'armée, en 2010, pour donner mon avis. Cela m'a valu d'être immédiatement convoqué par le cabinet du ministre et que l'on m'explique que ce n'était pas tolérable.


Comment les militaires peuvent-ils participer au débat politique ?

Ils doivent rester apolitiques. On m'a proposé de rentrer dans l'équipe d'un candidat éligible. J'ai refusé. Les armées françaises sont profondément républicaines et doivent le rester. Plutôt que d'appartenir à un lobby ou à une équipe de campagne, il faut diffuser la parole inlassablement, expliquer ce qu'est la Défense, ce qu'est le besoin de défense. Je vais dans tous les lieux où l'on parle des problèmes de l'armée, du parti de Mélenchon à celui de Dupont-Aignan, en passant par les écolos. Je dis ce que je pense des armées. Que ce soit récupéré par Mélenchon ou par Fillon, je m'en fiche. Je dis ce que je crois. S'ils en font quelque chose, tant mieux. Les armées sont les armées de la France, pas celles d'un parti politique.

Propos du général (2S) Vincent DESPORTES
recueillis par Romain MIELCAREK




La mèche lente brûle, et elle est courte !


Source, le lien ici : RT

«En ce moment, on vit les derniers soubresauts 
avant l’explosion finale»

Pierre Jovanovic : 

Le journaliste et écrivain spécialiste de l’économie a reçu RT France en janvier dernier pour un entretien détonnant. Au menu ? La manipulation des cours de l’or et un système monétaire international qui serait au bord de l’explosion.

Pierre Jovanovic s’est taillé au fil des ans une solide réputation de grande gueule du journalisme économique. Il est l’auteur de La revue de presse internationale de l’apocalypse financière et de plusieurs livres dont son dernier opus 666. Dans cet ouvrage, il décrit comment «la planche à billets américaine va amener les banques à leur faillite et déclencher la grande révolte des peuples». Vous l’aurez compris, la langue de bois n’est pas son fort.


Dans cet entretien, Pierre Jovanovic revient sur la manipulation des cours de l’or et un système monétaire international qui serait au bord de l’explosion. Planche à billets, rôle de la CIA, silence des médias, trahisons des élites, le journaliste ratisse large.
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Le Grand échiquier, revu et corrigé

Source, le lien ici :  Le Saker francophone

L’oracle de la momie luciférienne, 
exceptionnaliste et indispensable


Zbigniew Brzezinski nous dévoile la nouvelle stratégie américaine 
en direction de la Russie et de la Chine


Le 25 avril 2016 – Source kathenon

Le politologue américain célèbre, Zbigniew Brzezinski, a épouvanté l’humanité une fois de plus en disant que «la fin du rôle global de l’Amérique […] serait très probablement le chaos mondial». Pour éviter cela, le partisan de l’hégémonie américaine des États-Unis a suggéré un réalignement mondial. C’est le nom de son article dans la revue The American Interest. Alors, quel est l’intérêt américain selon Brzezinski ?


Pour résumer brièvement le contenu de l’article de Brzezinski, cela se ramène à deux thèses:

1) Les États-Unis ne sont plus une puissance impériale mondiale.

2) L’effondrement de l’hégémonie impériale des États-Unis entraînera probablement le chaos.

Pour permettre aux États-Unis de maintenir leur pouvoir, Brzezinski propose plusieurs recettes :

a) Faire œuvrer les principaux rivaux géopolitiques de l’Amérique – la Russie et la Chine – pour les intérêts américains en utilisant la crise au Moyen-Orient, qui est supposée représenter une source de menaces commune aux trois pouvoirs.

«L'Amérique ne peut être efficace dans le traitement de la violence actuelle au Moyen-Orient que si elle forge une coalition qui implique, à des degrés divers, la Russie et la Chine.»

[...]

«La perspective politique de la Chine dans un proche avenir est de devenir le principal partenaire de l'Amérique pour contenir le chaos mondial, du genre de celui qui se répand à partir du Moyen-Orient – y compris vers le nord-est. Si ce dernier n'est pas empêché, il contaminera la Russie méridionale et ses territoires de l'Est, ainsi que les parties occidentales de la Chine.»

b) Faire travailler le monde islamique pour les intérêts américains. Pour ce faire, Brzezinski rappelle une fois de plus sa doctrine du réveil démocratique mondial, qui justifie la participation des États-Unis dans les Printemps arabes. L’essentiel est simple : utiliser les forces anti-américaines pour renforcer la domination par différents mécanismes d’influence directe et d’infiltration. Brzezinski déclare qu’une attention particulière devrait être portée aux masses du monde non occidental nouvellement éveillées à la politique, et cela ne peut se comprendre que dans le contexte de sa théorie de l’éveil démocratique mondial. L’émergence d’ISIS dans le monde islamique – et avant cela les révolutions de couleur des Frères musulmans –  peut être considérée comme l’application pratique de cette stratégie particulière. Étrangement, ces forces créent des problèmes à tout le monde, sauf aux États-Unis.

c) Maintenir la présence militaire américaine au Moyen-Orient par tous les moyens. Le texte indique que c’est crucial pour les États-Unis, le retrait signera immédiatement l’effondrement de l’hégémonie américaine :

«Un retrait complet des États-Unis du monde musulman, favorisé par les isolationnistes américains, pourrait donner lieu à de nouvelles guerres (par exemple, Israël contre l'Iran, l'Arabie saoudite contre l'Iran, une intervention égyptienne majeure en Libye) et générerait une crise de confiance encore plus profonde pour le rôle stabilisateur de l'Amérique dans le monde. De façon différente, mais radicalement imprévisible, la Russie et la Chine pourraient être les bénéficiaires géopolitiques d'un tel développement, alors même que c'est l'ordre mondial lui-même qui sera la victime géopolitique immédiate. Last but not least, dans de telles circonstances, une Europe craintive et divisée verrait ses états membres actuels chercher des parrains et se concurrencer les uns les autres, dans des arrangements distincts avec les trois grandes puissances.»

En d’autres termes, Brzezinski propose la stratégie suivante, où le Moyen-Orient joue un rôle clé :

1. Fomenter le chaos et la guerre dans la région, en se fondant sur la force du réveil démocratique mondial.

2. Déclarer la guerre au terrorisme et en transférer la charge sur la Russie et la Chine, en les attirant dans un conflit sans espoir dans la région.

3. Maintenir ou même augmenter sa présence militaire sous le prétexte de préserver la stabilité au Moyen-Orient.

Bien sûr, tout cela est masqué par les thèses de la lutte contre le terrorisme et l’attention accordée à la souffrance des musulmans et des habitants du Tiers-Monde en général, en invitant à participer les principaux acteurs de la crise sur l’échiquier moyen-oriental de l’Eurasie – la Russie, la Chine, l’Iran, la Turquie, Israël, l’Égypte, l’Europe, et l’Arabie saoudite. Le prétexte est qu’ils sont tous intéressés à la résolution du conflit, mais en fait, cela ne fera que conduire à des conflits d’intérêts et augmentera le chaos.

«La menace globale du terrorisme islamique» n’est pas une menace en elle-même. Les États-Unis n’ont été gravement touchés par l’islamisme qu’une seule fois dans leur histoire, le 11 septembre 2001. Aux États-Unis, les musulmans représentent environ 1% de tous les citoyens, par opposition aux populations musulmanes de plusieurs millions en Russie et en Chine. Et contrairement à ces deux pays, il n’y a aucune région aux États-Unis où la menace islamiste du séparatisme peut émerger.

Les États-Unis sont séparés de la région du conflit par l’océan Atlantique. Ainsi, ils peuvent se permettre de jouer sur deux tableaux à la fois – soutenir secrètement les extrémistes et combattre le terrorisme, entraînant la Russie et la Chine dans le conflit, affaiblissant aussi, par la suite, le monde islamique.

L’Amérique espère utiliser les extrémistes islamiques, qu’elle a formés et équipés, pour réengager la Russie dans son orbite – probablement après Poutine. Ainsi c’est la menace de l’islamisme qui sera utilisée pour enrôler la Russie dans un système centré sur l’Amérique. Brzezinski a ouvertement déclaré que cette stratégie pro-occidentale repose sur le nationalisme russe, ou sur la transition de l’expansionnisme impérial de l’idéologie byzantine en Russie vers la notion d’une bourgeoisie nationale russe, du type des États européens, dans le cadre du monde occidental :

«Le propre avenir de la Russie dépend de sa capacité à devenir un État-nation important et influent faisant partie d'une Europe unifiée.»

Il est significatif que Brzezinski, selon la tradition géopolitique classique, considère la Russie comme l’ennemi principal des États-Unis et non pas la Chine :

«Et voilà pourquoi il incombe aux États-Unis de façonner une politique dans laquelle au moins l'un des deux États potentiellement menaçants devient un partenaire pour la recherche de la stabilité régionale puis mondiale, et donc en contenant le rival le moins prévisible, mais potentiellement le plus susceptible d'aller trop loin. Actuellement, le plus probable est la Russie, mais à plus long terme, ce pourrait être la Chine.»

L’analyse de Brzezinski est basée sur une manipulation des faits et sur des mensonges purs et simples, conçus pour cacher les côtés approximatifs de sa vision.

Tout d’abord, il a complètement tort quand il évalue la position de la Russie. Du point de vue de Brzezinski, ce pays est dans la dernière phase convulsive de son héritage impérial. En attendant, la Russie a réintégré la Crimée en 2014 et, avant cela, en 2008, a mené une campagne militaire réussie en Géorgie. En 2015-2016, pour la première fois depuis l’effondrement de l’URSS, la Russie s’est lancée dans une campagne militaire à l’étranger – en Syrie. Ceci n’est pas un héritage impérial, mais une renaissance impériale. Même si la Russie tente de devenir un État-nation, elle ne fera que s’étendre, avec les millions de Russes qui vivent en Ukraine, en Biélorussie, aux Pays baltes et au Kazakhstan. Les deux versions, impériale et véritablement nationale de la Russie, n’entrent pas dans le cadre de l’analyse de Brzezinski qui voit la Russie comme l’un des États de l’Union européenne.

Deuxièmement, Brzezinski n’a pas pris en compte les nouvelles superpuissances en devenir : l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud. Indirectement, cela peut signifier que les États-Unis les ignorent [dans le grand jeu, NdT], dans l’espoir de renverser leurs élites indépendantes par des révolutions de couleur et des coups d’État, comme cela se passe actuellement au Brésil. Cependant, leur démographie, leur économie, et dans le cas de l’Inde, leur potentiel idéologique anti-occidental, sont extrêmement élevés.

Troisièmement, il néglige le potentiel de désintégration dans l’Union européenne. La crise des migrants, l’effondrement de l’espace Schengen, les positions diamétralement opposées entre les dirigeants des États-membres sur des questions clés, et la croissance de l’euroscepticisme, sont tous des problèmes dans la zone euro. Ce n’est pas une Union dans laquelle la Russie voudrait entrer. Ce n’est pas une Union où les idées de Brzezinski peuvent promouvoir l’agenda globaliste à savoir «jouer un rôle constructif en prenant les devants pour ce qui concerne les menaces transnationales au bien-être global et même à la survie humaine».

Quatrièmement, Brzezinski montre qu’il raisonne avec le paradigme néo-réaliste de la stabilité hégémonique. Dans son opinion, l’effondrement de l’hégémonie américaine signifierait l’effondrement de l’ordre mondial en tant que tel. Mais, tout d’abord, les États-Unis ne contribuent en aucun cas à la préservation de l’ordre mondial, transformant celui-ci en zone de chaos contrôlé, en utilisant la théorie d’un autre analyste américain, Steven Mann. Pourquoi seraient-ils un facteur de stabilité dans l’avenir ? D’autre part, il y a un certain nombre de néo-réalistes qui croient qu’un monde bipolaire sera plus équilibré qu’un monde unipolaire. Enfin, on peut imaginer un modèle de monde multipolaire, partagé entre les grands espaces impériaux, qui prenne en compte la diversité des civilisations du monde. Ce n’est pas non plus le chaos, mais la solution alternative la plus adéquate à l’unilatéralisme américain.

On peut conclure que l’article de Brzezinski met en évidence les tentatives désespérées de l’élite américaine pour maintenir son hégémonie dans le monde. En même temps, il est plein de clichés de propagande, et dans de nombreux cas, l’évaluation de la situation ne correspond pas à la réalité.

KATEHON.com

Traduit et édité par jj, relu par nadine pour le Saker Francophone

Liens :

A lire aussi Brzezinski réduit à la pensée-zombie, analyse du texte de Brzezinski par dedefensa.org

vendredi 29 avril 2016

Les hyènes déchiquètent le Brésil

Source, le lien ici : Le Saker francophone


Guerre hybride : les hyènes déchiquètent le Brésil

En un mot, le but ultime est d’aligner parfaitement l’exécutif brésilien, le législatif, le judiciaire
avec les intérêts des médias du Big Business »
Pepe Escobar


«Donc Wall Street, le Big Oil US et les proverbiaux  intérêts américains ont gagné ce round du grand cirque...
... Le coup d'État continue. Les véritables hyènes n'ont pas encore bondi. C'est donc loin d'être terminé.» 

Par Pepe Escobar – Le 18 avril 2016 – Source Russia Insider


La nuit sombre et répulsive, qui a vu la femme présidente de la 7e plus grande économie du monde être la proie de choix donnée en pâture au lynchage des hyènes dans un Circus Maximus terne et provincial, vivra éternellement dans le souvenir de l’infamie.



En un mot, le but ultime est d’aligner parfaitement l’exécutif brésilien, le législatif, le judiciaire avec les intérêts des médias du Big Business »



Par 367 voix pour et 137 contre, le changement de régime light, destitution et coup d’État, dirigé contre Dilma Rousseff, a été avalisé dans le cirque du Congrès brésilien et va maintenant aller au Sénat, où une commission spéciale sera mise en place. Si elle est approuvée, Rousseff sera ensuite écartée du pouvoir pendant 180 jours, et un Brutus tropical d’opérette, le Vice-président Michel Temer, va prendre le pouvoir jusqu’au verdict final du Sénat.



Cette farce minable devrait servir de réveil non seulement pour les BRICS, mais pour l’ensemble des pays du Sud. Pourquoi mobiliser l’OTAN, la R2P (responsabilité de protéger) ou des rebelles modérés, quand vous pouvez obtenir votre changement de régime rien qu’en modifiant le système politico-judiciaire d’une nation ?



La Cour suprême du Brésil n’a pas analysé le mérite de la question – du moins pas encore. Il n’y a pas de preuves solides, nulle part, que Rousseff a commis un «crime de responsabilité» ; elle a fait ce que chaque président américain a fait depuis Reagan – pour ne pas mentionner les autres dirigeants partout dans le monde ; assistée de de son Vice-Président, le minable Brutus, Rousseff a été légèrement créative avec les chiffres du budget fédéral.



Le coup d’État a été parrainé par un escroc certifié, le président de la chambre basse Eduardo Cunha, titulaire de onze comptes illégaux en Suisse énumérés dans les documents de Panama, et sous enquête de la Cour suprême. Au lieu de trôner au-dessus de hyènes quasi-analphabètes dans un cirque raciste, en grande partie crypto-fasciste, il devrait être derrière les barreaux. Il est incroyable que la Cour suprême n’ait pas mis le turbo sur l’action en justice contre Cunha. Le secret de son pouvoir sur le cirque est un système de corruption gigantesque, en place depuis de nombreuses années, mettant en vedette des entreprises et des sociétés multinationales qui contribuent à son financement et à celui d’autres campagnes. [Quelle différence avec ce qu’on voit à Washington ? NdT]



Et la beauté de ce chapitre du manuel d’instruction de la guerre hybride pour les nuls – révolution de couleur, coup d’État, changement de régime soft – est de le voir mis en scène dans une nation dynamique et créative comme le Brésil. La salle des miroirs offre un simulacre politique qui rendrait verts de jalousie les déconstructivistes comme Jean Baudrillard et Umberto Eco s’ils étaient encore de ce monde ; un Congrès bourré de cinglés / gogos / traîtres / escrocs, qui font déjà l’objet d’une enquête pour corruption, a conspiré pour renverser un président qui n’est sous le coup d’aucune enquête formelle de corruption – et n’a pas commis de «crime de responsabilité».




La restauration néolibérale



Pourtant, sans un vote populaire, les Brutus tropicaux – jumeaux d’opérette massivement rejetés – Temer et Cunha, seront dans l’impossibilité de gouverner, même s’ils incarnent parfaitement le projet des élites brésiliennes immensément arrogantes et ignorantes ; c’est un triomphe néolibéral, contre la démocratie brésilienne piétinée six pieds sous terre.



Il est impossible de comprendre ce qui est arrivé au Circus Maximus ce dimanche, sans savoir qu’il y a une tripotée de partis politiques brésiliens qui sont sérieusement menacés par le débordement non-stop de l’enquête Car Wash sur la corruption. Pour assurer leur survie, l’enquête Car Wash doit être suspendue ; et ce sera fait, dans l‘unité nationale bidon proposée par Temer, le minable Brutus.



Mais d’abord, Car Wash doit produire en trophée un scalp glorieux. Et cela doit être l’emprisonnement de Lula – par rapport auquel la crucifixion de Rousseff est une fable d’Ésope. Les médias du Big Business, dirigés par le nocif empire de presse Globo, salueraient cet événement comme la victoire finale, et personne ne se soucierait plus de la mise au rancart forcée de l’enquête Car Wash.



Les 54 millions et plus qui ont voté pour la réélection de Rousseff en 2014 ont mal voté. Le projet global est un gouvernement sans droit de vote et sans le peuple ; un système parlementaire de style brésilien, qui ne s’embarrasse pas avec des élections gênantes et, surtout, incluant un financement de campagne généreux, par des entreprises puissantes, qui ne soit pas soumis aux aléas d’un examen trop curieux.



En un mot, le but ultime est de parfaitement aligner l’exécutif brésilien, législatif et judiciaire, sur les intérêts des médias du Big Business. La démocratie, c’est pour les gogos. Les élites brésiliennes, qui contrôlent à distance la meute des hyènes, savent très bien que si Lula se présente à nouveau en 2018, il gagnera.



Et Lula a déjà prévenu ; il ne marchera pas dans la combine merdique de l’unité nationale, il sera de retour dans les rues pour combattre tout gouvernement illégitime.




Maintenant c’est ouvert au pillage



À l’heure actuelle, Rousseff court le risque de devenir la première victime majeure des deux années de la longue enquête Car Wash lancée par la NSA [par des écoutes illégales sur la présidente, NdT]. La présidente, certes une gestionnaire économique incompétente et sans l’étoffe d’un maître politique, a cru que Car Wash – qui l’a pratiquement empêchée de gouverner – ne pourrait pas l’atteindre parce qu’elle est personnellement honnête. Pourtant, l’agenda à peine dissimulé de Car Wash a toujours été un changement de régime. Qui s’inquiète qu’à la fin du processus la nation soit laissée précisément aux mains du grand nombre de personnes inculpées par l’enquête anti-corruption ?



Le minable Brutus Temer – une version spécifique de l’argentin Macri – est le parfait cocher pour conduire la mise en œuvre du changement de régime. Il représente le puissant lobby bancaire, le puissant lobby agro-industriel et la puissante fédération des industries de l’État de São Paulo, leader économique du Brésil.



Le projet néo-développementaliste pour l’Amérique latine – réunissant au moins une partie des élites locales investie dans le développement des marchés internes, en association avec les classes ouvrières – est maintenant mort, parce que ce qui peut être défini comme un capitalisme périphérique [des pays émergents, NdT] sous contrôle hégémonique, est embourbé dans la crise après la débâcle provoquée par Wall Street en 2008. Ce qui reste est tout simplement la restauration néolibérale. TINA : «Il n’y a pas d’alternative». Cela implique, dans le cas brésilien, la déconstruction sauvage de l’héritage de Lula : les politiques sociales et technologiques, le projet d’agir à l’échelle mondiale, l’expansion des grandes entreprises brésiliennes compétitives, les universités publiques, de meilleurs salaires.



Dans un message à la nation, Brutus Temer a tout révélé : un espoir qu’après la destitution, les investissements étrangers vont augmenter considérablement permettant le pillage de la colonie à volonté ; retour sur la marque déposée du destin du Brésil depuis l’an 1500.



Donc Wall Street, le Big Oil US et les proverbiaux intérêts américains ont gagné ce round du grand cirque grâce à la – toujours aussi proverbiale – vassalité des élites compradores. Les dirigeants de Chevron salivent déjà à la perspective de mettre la main sur les gisements de pétrole pré-sel ; cela leur a déjà été promis par un vassal de confiance dans l’opposition brésilienne.



Le coup d’État continue. Les véritables hyènes n’ont pas encore bondi. Il est donc loin d’être terminé.



2030 - P-Escobar

Pepe Escobar est l’auteur de 
Globalistan: How the Globalized World is Dissolving into Liquid War (Nimble Books, 2007), Red Zone Blues: a snapshot of Baghdad during the surge (Nimble Books, 2007), 
Obama does Globalistan (Nimble Books, 2009),
Empire of Chaos (Nimble Books) et le petit dernier, 2030, traduit en français.


Traduit et édité par jj, relu par nadine pour le Saker Francophone

Quand l'armée grogne la révolte gronde

Quand la grande muette commence à grogner (3)

Le commandant du GIGN, Hubert Bonneau (à droite), dénonce notre vulnérabilité face aux terroristes. © SIPA
Les nouvelles manifestations contre le projet de réforme de la loi du travail ont été marquées par des violences généralisées dans une dizaine de villes, entraînant de nombreux blessés parmi les manifestants et des "forces de l'ordre" qui semblent aujourd’hui plus missionnées pour protéger un désordre organisé que la paix des citoyens...

Pour le moment seulement, car du côté de la "Grande Muette" ça grogne de plus en plus et ce ne sont certainement pas les représailles disciplinaires contre un général Soubelet ou les élucubrations d'un Juppé interprétant à sa convenance le "devoir de réserve" qui vont faire cesser la protestation militaire grandissante....

Dans un proche avenir, j'ai bien peur que l'armée française soit obligée de faire un choix : celui d'être la milice publique aux ordres d'un pouvoir protégeant ses intérêts, ou d'être l'armée d'un pays protégeant sa population et son territoire physique et civilisationnel...

De l'Empire romain où des légions rassemblées pouvaient coopter un nouvel empereur, aux coups d'États militaires stoppant comme en Égypte une dérive totalitaire du régime, les armées issues du peuple et désintéresséeds ont souvent été les gardiens de la Nation, tant face aux ennemis extérieurs que face aux traîtres la menaçant de l'intérieur.

Lorsqu'un gouvernement franchi la ligne séparant l'inaptitude de la trahison, la désobéissance devient un devoir, et surtout le respect des valeurs que représentent les deux mots "Honneur et Patrie" cousus en lettres d'or dans la soie des drapeaux et des étendards de notre Histoire.

Ce devoir est certainement le plus difficile qu'un militaire ait à accomplir, plus risqué encore que de sacrifier sa vie, et sa légitimité ne dépend que de la conscience vécue et non de l'histoire telle su'elle est écrite par les vainqueurs du moment.

Le Général Pouilly, qui a toujours été fidèle à De Gaulle, celui qui avait dit en 1940 "obéir c'est trahir, désobéir c'est servir" évoquait après le « putsch » de 1961 cette grande responsabilité du militaire devant la nation et l'Histoire :

« J’ai choisi la discipline mais choisissant la discipline, j’ai également choisi avec mes concitoyens et la Nation Française la honte d’un abandon et, pour ceux qui n’ayant pas supporté cette honte et se sont révoltés contre elle, l’Histoire dira peut-être que leur crime est moins grand que le nôtre. »

Il est des tempêtes de l'Histoire où 'Homme, surtout quand il porte un uniforme se doit d'obéir d'abord à son coeur, surtout quand le corps n'est plus qu'aux services d'intérêts contraire à l'éthique...

Erwan Castel

Source, le lien ici : Valeurs Actuelles

Terrorisme : le chef du GIGN dénonce 
la "faiblesse de nos démocraties"

Sécurité. Le commandant du GIGN a livré sa vision des choses à propos de la lutte contre le terrorisme. Il pointe du doigt notre immense vulnérabilité face à un ennemi qui s'est adapté à la "faiblesse" de nos sociétés démocratiques, selon des propos rapportés par Le Point.

"Je ne fais pas de politique, moi". Le colonel Hubert Bonneau avait annoncé la couleur, il n'a pas menti. Invité à s'exprimer en clôture du forum Technology Against Crime (TAC) de Lyon ce vendredi, le commandant du GIGN a exprimé très clairement et sans langue de bois la situation sécuritaire de la France, comme le rapport Le Point. Les attentats de janvier et de novembre, la menace qui pèse sur le pays, ouvertement en guerre contre l'Etat islamique… Les conclusions et les explications du militaire sont effrayantes.

"Les groupes terroristes profitent d'une véritable faiblesse de nos démocraties, j'ose le dire" a-t-il lancé à l'assistance. Selon lui, le mode opératoire des terroristes est redoutablement efficace et très difficile à contrer, avec un "rapport coût-efficacité terrible pour nous". "Ca peut taper n'importe où, n'importe quand, sachant qu'on attaque des cibles molles, pas renforcées. Le champ des possibles est très vaste", a-t-il continué. Des déclarations qui vont à l'encontre des discours rassurants diffusés par les autorités depuis plusieurs semaines, à l'approche notamment de l'Euro 2016. La compétition de football, qui rassemblera des millions de supporters dans les villes françaises hôtes, est une cible de choix pour qui voudrait commettre un attentat. Les "fans zone", ces places publiques où de nombreux supporters pourront venir assister aux matchs sur un écran géant, font notamment débat, mais devraient être maintenues. De la folie, si l'on considère les propos du colonel Bonneau.

"On n'a pas vu en France les choses arriver"
Le patron du groupe d'intervention de la gendarmerie a d'ailleurs critiqué l'aveuglement français quant à la menace terroriste. "Il faut être honnête et clair : on n'a pas vu en France les choses arriver. Malgré les attentats de Londres et de Madrid, malgré les événements en Afghanistan, au Pakistan. Si on ne les a pas vus, c'est parce que cela se passait loin de chez nous". Aujourd'hui, les ennemis vivent au contraire chez nous, dans nos villes et leurs banlieues : "A part quelques personnages en novembre, tous ceux qui agissent sont Français. C'est avant tout une problématique de sécurité intérieure. C'est quelque chose qui nous a beaucoup surpris". Et ces guerriers préparent un coup d'éclat, leurs tours jumelles à eux : "Ces terroristes vont rechercher un 11 Septembre 2.0. On est passé d'une entreprise centralisée et secrète à, aujourd'hui, une entreprise décentralisée qui marche sous forme de franchise".

Autre sujet abordé par le militaire, les moyens de communication et la propagande extrêmement efficace mis en place par l'Etat islamique. Les réseaux sociaux, la facilité pour les djihadistes de communiquer et de diffuser des contenus… Le meilleur exemple est à ce titre Inspire, le magazine de l'Etat islamique. Il est "remarquable et intéressant", notamment le numéro paru après les attentats de janvier : "On a cinquante pages qui disent ce qui a été bien fait et ce que les Kouachi et Coulibaly ont mal fait ou n'auraient pas dû faire. En substance, le magazine dit : Pour l'avenir, voilà ce qu'on vous propose. Inspire, c'est le petit marmitton.com du terrorisme : comment créer des grenades, confectionner des armes; etc". C'est précisément ici que les terroristes profitent de la faiblesse de nos démocraties, qui ne peuvent contrôler ce qui circule sur internet comme le font des régimes plus autoritaires. Les déclarations d'Hubert Bonneau sont donc à la fois terrifiantes et extrêmement précieuses.

Le pessimisme de l'intelligence

Le Président Poutine a beau chercher jusqu'à la dernière limite des solutions diplomatiques pour résoudre les conflits provoqués par les néo conservateurs étasuniens et leurs séides occidentaux, la réalité lui commande se préparer au pire. La 3ème guerre mondiale que beaucoup estiment engagée à travers les différents conflits asymétriques actuels, apparaît aujourd'hui comme l'option choisie par Washington...

Comme sur un échiquier en début de partie, coup après coup les pièces bougent évitant la confrontation avant d'avoir trouvé la position et le moment idéal pour pouvoir engager le combat... qui apparaît de plus en plus inévitable

Erwan Castel

Source, le lien ici : Réseau International

Confident de Poutine : « il y aura la guerre en Europe »


Les nouvelles économiques allemandes : publié : 29.07.14,

Le Président russe Vladimir Poutine prévoit une guerre en Europe. Il s’agit d’un commentaire d’un confident de Poutine dans le cadre de la décision d’Ioukos. Les américains spéculent déjà sur le renversement de M. Poutine. Le Ministre allemand des affaires étrangères Steinmeier voit menacée la paix en Europe. Le rouble est à nouveau sous pression.


À Moscou, le pessimisme se répand : un confident de Poutine pour la première fois mentionne explicitement la possibilité d’une guerre en Europe. (Photo : dpa)

Les Russes ont pris acte du verdict contre la nationalisation du groupe pétrolier d’Ioukos avec une indifférence évidente. La raison pourrait être que l’on estime à Moscou, que les relations avec l’Occident sont déjà en panne.

Pour la première fois, un fonctionnaire russe a mentionné dans ce contexte un conflit militaire en Europe comme une possibilité.

Le Financial Times a rapporté :

« Un confident de Poutine a déclaré que le jugement d’Ioukos à la seule lumière du conflit géopolitique ukrainien n’est déjà plus pertinent: «il y aura une guerre en Europe. « Vous pensez vraiment que cet épisode joue encore un rôle ? »

Il convient de noter que cette citation est dans un discours direct. Ce qui suggère, que Poutine est sûr, que trouver un accord entre la Russie et l’Occident n’est plus possible.

Les américains semblent supposer que la possibilité d’une guerre en Europe pourrait conduire à un coup d’État contre Poutine. Ils cherchent clairement la fin de l’ère Poutine. Comme l’ Intelligence Agence STRATFOR privée a analysé la situation de Poutine il y a seulement quelques jours et en est venu à la conclusion que Poutine pourrait avoir dépassé son zénith (« Est-ce que Poutine peut survivre? »).

Apparemment  le consultant de la Gazprom Gerhard Schröder au Kremlin a aussi obtenu du ministre des affaires étrangères allemand Frank-Walter Steinmeier des signaux semblables: il a dit dans une interview avec Der Spiegel, que la paix en Europe est en péril. Le développement en Ukraine pourrait conduire à des conséquences imprévisibles « pour l’Europe », a-t-il déclaré.

Dans ce contexte, la monnaie russe a poursuivi sa descente. Le dollar a progressé jusqu’à 0,5 % à un maximum de trois mois de 35,7045 roubles. Les indices de blue chips de la bourse de Moscou sont, cependant, presque stables.

TAFTA, point de situation...


Notre honte nationale François Hollande, ne voulant pas voir sa côte de popularité s'engager dans des galeries normalement réservées aux taupes n'a pas voulu aborder le dossier brûlant du TAFTA lors de la convocation des contremaîtres européens par le Maître Obama à Hanovre.

Mais cette réticence n'est en fait qu'une cupide retenue électoraliste qui ne fait que rajouter la lâcheté de ses opinions à l'asservissement de ce laquais à la pensée de Washington.

Car de fait, c'est bien Obama qui emmène avec zèle l'Union Européenne vers le suicide de sa souveraineté économique..

Pauvre France, pauvre Europe !
Erwan Castel

Alain de Benoist analyse le Traité Transatlantique

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Source, le lien ici : Boulevard Voltaire

TAFTA , où en sommes nous ?

Gabriel Robin


Le traité de libre-échange transatlantique, communément désigné par l’acronyme TAFTA (TransAtlantic Free Trade Agreement), est régulièrement évoqué dans les médias sans que l’on sache avec exactitude ce qu’il comporte. Dès le début des négociations, le Front national avait attiré l’attention sur la dangerosité inhérente à ce traité, que les États-Unis souhaitent ratifier au plus vite. Au-delà des mesures envisagées – qui, si elles sont ratifiées, bouleverseront radicalement notre droit commercial en matière internationale -, l’opacité des négociations trouble.

Pas moins de soixante élus se sont plaints du manque de transparence dans une tribune publiée par Le Monde : « Chacun sait que l’Union européenne négocie avec les États-Unis un partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), mais personne ne sait ce qu’il contient. » Une réflexion parfaitement légitime, alors que nous ne connaissons toujours pas le contenu du traité, en raison de clauses de confidentialité particulièrement contraignantes. La Commission européenne, associée à la Maison-Blanche, maintiendraient-elles le flou pour masquer ce qui s’apparente à un nouveau marché de dupes pour les peuples européens ? C’est fort possible.

Si le détail des négociations est entouré d’un halo de mystère, les grands traits de l’accord sont d’ores et déjà connus : réduire les barrières tarifaires en vigueur entre les États-Unis et l’Union européenne, lever les obstacles non tarifaires aux échanges commerciaux (notamment en organisant la convergence des normes), définir de nouvelles règles en matière de commerce et d’investissement en créant, par exemple, un tribunal arbitral chargé de juger les différends entre les deux marchés. Pour qui sait lire entre les lignes, le TAFTA prépare la vassalisation de l’Europe, sa soumission au marché américain.

Pire: le TAFTA renforce l’idée de marché commun en Europe, car les nations du continent sont exclues de facto des négociations. La Suisse, État souverain, dispose actuellement, outre la convention AELE (Association européenne de libre-échange) et l’accord de libre-échange avec l’Union, d’un réseau de 28 accords de libre-échange avec 38 partenaires hors de l’Union. Tous ces accords ont été négociés à la carte, selon les intérêts spécifiques du pays. Résultat ? La balance commerciale helvète est excédentaire tous les ans. L’accord TAFTA ne sera pas négocié par la France, mais l’est par l’Union européenne, composée de nations diverses dont les intérêts commerciaux diffèrent très largement. Nous serons lésés. L’empressement de Barack Obama à ratifier le traité, avant la fin de son mandat, prouve bien que les États-Unis, et ses sociétés transnationales, ont besoin du traité, beaucoup plus que nous n’en avons besoin.

Inutile de revenir une fois de plus sur les trois point sensibles, lesquels, comme chacun le sait, ne peuvent que nous nuire : la convergence des normes défavorisera les agriculteurs et les consommateurs en bradant nos standards, la réductions des barrières tarifaires se fera à l’avantage des États-Unis, plus compétitifs pour l’instant, la levée des obstacles non tarifaires ne profitera qu’à nos lointains cousins d’outre-Atlantique. Disons le tout net : il faut se mobiliser contre TAFTA, qui signerait la fin de notre indépendance, déjà considérablement réduite depuis le traité de Maastricht. L’Union européenne est une prison pour les peuples, l’officialisation de l’Union euro-américaine ne pourrait que nous entraîner vers l’avènement d’un monde indifférencié et indifférent.

Le gouvernement feint aujourd’hui de pouvoir abandonner les négociations qu’il conduit pourtant dès le départ. Ce n’est là que pure stratégie électorale. François Hollande, et Manuel Valls, ont bien compris que les Français rejettent ce traité. Ils vont, en conséquence, faire mine de l’abandonner, ou de le renégocier. Ne vous trompez pas, TAFTA représente leur politique : faussement progressiste, réellement antinational

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L'Amérique du Sud dans la tourmente

Le Brésil vit actuellement une crise politique majeure suite au renversement de sa Présidente élue Dilma Rousseff. Ce coup d'Etat révèle une opposition liée aux réseaux financiers qui sont déjà à l'oeuvre dans d'autres pays latino-américains et qui tentent d'amarrer l'Amérique du Sud au système mondialiste étasunien....

Source, le lien ici : Investig'action


Amérique latine, entre coups d’État et résistance


25 mai 2016 Ilka Oliva Corado

Aujourd’hui, les Etats-Unis et l’oligarchie latino-américaine ont changé de stratégie; alors que nous avions jusqu’à présent affaire à des dictatures sanguinaires, le pouvoir est désormais entre les mains des plus riches.

Pour s’imposer, les «guerres sales» et le Plan Condor (1) sont remplacés par de nouveaux moyens mis en œuvre tels que la manipulation médiatique; l’objectif poursuivi est l’assujettissement des masses (la classe moyenne latino-américaine) qui, par leur indifférence à l’égard des mesures prises, représentent des cibles faciles à exploiter.

Sans se poser de question, ces masses, classistes et racistes, votent pour des mesures qui, à leurs yeux, n’affecteront que les gens les plus vulnérables; elles ne verront rien venir lorsque les «vautours» n’auront plus besoin d’elles après les avoir utilisées pour servir leurs intérêts…

Voici quelques exemples révélateurs de cette nouvelle «ère»: opposition au référendum en Bolivie, investiture de la nouvelle Assemblée nationale au Venezuela, Macri devenu président de l’Argentine, tentative de coup d’Etat contre Dilma au Brésil… Sans parler des présidents néolibéraux dans le reste du continent.

Dans ces pays, où les représentants sont démocratiquement élus, les Etats-Unis n’ont à aucun moment eu recours à l’instauration d’une dictature ; ils ont été plus stratégiques et ont fait usage de la télévision, la radio et la presse écrite de manière intelligente et adéquate, sans se hâter. Ils n’ont eu qu’à semer le chaos pour faire régner la terreur au sein des différentes nations.

Aujourd’hui, nous assistons à un pillage d’ordre industriel avec pour objectif principal l’extraction des ressources naturelles. C’est pour cette raison que les mouvements sociaux et les paysans, désireux de protéger leur eau et leur terre, sont opprimés à travers le continent. Les écocides sont à l’ordre du jour et l’industrie minière est exploitée avec l’autorisation des gouvernements en place. Les politiques économiques ont été modifiées de sortent que les investissements, auparavant destinés à l’éducation, la santé, l’emploi et le logement, sont désormais employés pour la «sécurité» qui, en réalité, porte atteinte aux citoyens en les privant de toute contestation et activisme social.

La résistance opposée par les gouvernements progressistes n’est pas au goût des Etats-Unis qui, sous le couvert de la démocratie, ont manipulé les masses et sont parvenus à renverser le gouvernement de Lugo au Paraguay et celui de Zelaya au Nicaragua; leurs prochaines cibles sont Maduro, Dilma, Evo et Correa. Lors de sa visite à La Havane, le président américain est même allé jusqu’à dire que Cuba devait libérer son peuple du socialisme, alors que c’est précisément le socialisme qui permet à l’île de figurer parmi l’un des endroits les plus libres au monde.

Comme le continent latino-américain est toujours marqué par le colonialisme, la ségrégation, la séparation entre les classes, une fragilité politique et un fossé culturel important, le néolibéralisme n’a aucune difficulté à se frayer un chemin, en toute impunité, où la dignité humaine et la loyauté n’ont pas leur place. Quant à eux, les gouvernements progressistes se battent pour mettre en place des réformes politiques afin de permettre au continent de mettre de côté son passé dictatorial et d’avancer de l’avant.

Pour résoudre les problèmes sociaux et remédier à l’instabilité politique et culturelle, ils mettent en œuvre tous les moyens disponibles: ils offrent aux plus démunis du travail, de la nourriture, l’accès à l’éducation et à un logement; ils condamnent et emprisonnent les tortionnaires et les criminels… Peut-on citer un seul gouvernement néolibéral qui serait réellement prêt à investir des moyens dans le développement de son pays, dans la culture, l’éducation ou encore la santé?

Même si ces gouvernements ne sont pas parfaits et qu’ils leur reste encore beaucoup de chemin, il ne faut pas mettre dans le même sac ceux qui ont trahi la révolution et ceux qui sont au pouvoir. La corruption est effectivement présente au sein du gouvernement, et ceux qui sont impliqués se retrouvent dans la plupart des cas à Miami, où ils deviennent millionnaires. Au Brésil, la cible des néolibéraux n’est pas Dilma ou Lula ; ils s’en prennent en réalité au progrès du peuple brésilien.

La présidente Dilma Roussef a dénoncé les corrompus, dénonciation qui a donné lieu à une tentative de coup d’Etat pour permettre à ces mêmes corrompus de prendre le pouvoir. En réalité, c’est très simple: les présidentes Dilma, Cristina et Bachelet ont à plusieurs reprises été attaquées juste parce qu’elles sont des femmes. D’ailleurs, le système de patriarcat est probablement l’un de nos plus gros problèmes qui nous affecte tous et c’est dans cet état d’esprit que nous vivons; nous devons impérativement nous défaire de cette norme qui prône la misogynie et le machisme, car c’est cette mentalité qui rend la présidente Dilma vulnérable à toutes ces attaques et qui méprise son intelligence, son intégrité et sa personne.

Les tentatives de coup d’Etat ont toujours été présentes, et les attaques sournoises auxquels nous sommes exposés ne cesseront jamais,… Les détracteurs sont parmi nous, et ils tentent de s’emparer des votes afin de satisfaire leur désir de séparation entre les classes. Notre double-morale et notre fainéantise lorsqu’il s’agit de réaliser une analyse sur nous-mêmes font de nous des marionnettes qui servent de diversion à ceux qui nous utilisent comme bon leur semble. Restons dans notre état de léthargie pendant qu’ils se moquent de nous.

Parmi les autres nouvelles, Cristina est de retour! Elle prouve ainsi que l’activisme vaut à tout instant et sera toujours avec le peuple. C’est une sonnette d’alarme pour Macri et sa horde de «vautours», pour la droite au Brésil et aux Etats-Unis car les 50 millions de Brésiliens qui ont voté pour Dilma ne se laisseront pas faire. Quels moyens vont-ils utiliser pour les faire taire? Commettre des atrocités et ensanglanter le pays? La Révolution bolivarienne est toujours debout. S’ils n’ont pas réussi à s’emparer de notre Grande Patrie après 500 ans d’invasion et de génocides, ce n’est pas maintenant qu’ils y arriveront.

Note:

1) Sur le Plan Condor, lire cette interview de Martin Almada

Ilka Oliva Corado 
est une journaliste et écrivaine guatémaltèque basée aux Etats-Unis

jeudi 28 avril 2016

Coup au but, plein centre !

Quand la grande muette commence à grogner (2)


Depuis l'année dernière, devant la dérive et surtout le désarmement de nos forces par les programmes politiques incohérents et en contradiction avec la multiplication des missions et l'évolution des menaces de plus en plus radicales et dangereuses, un certain nombre d'officiers généraux et supérieurs exaspérés et surtout responsables de leurs hommes autant que de leurs missions, sont sortis de leur réserve pour afficher clairement leurs inquiétudes quant au maintien des capacités opérationnelles des forces françaises.

Le général de gendarmerie Soubelet dans un rapport demandé par une commission parlementaire avait osé dire la vérité et rappeler les responsabilités du gouvernement dans le maintien des moyens matériels, humains et législatifs de la Sécurité et de la Défense...

La réponse fut autant sournoise que cinglante : mépris, mutation d'un officier qui n'avait fait qu'accomplir son devoir !

Les sanctions indirectes et injustes subies par le Général Soubelet n'ont fait bien sûr qu’accroître le mécontentement des autres responsables militaires et la grogne depuis enfle au fond de la gorge de la "grande muette"

Alain Juppé, dont on ne sait plus si il a la carte du parti républicain français ou étasunien, a rappelé de façon discourtoise et même insultante q'un militaire "doit fermer sa gueule" et ne pas se mêler des affaires politiques (Le général de Gaulle a du se retourner dans sa tombe).

Voici la réponse élégante et ferme du général Henri Pinard Legry, Président de l'ASAF, à ce malotru qui se croit déjà Chef des Armées !

Source, le lien ici : ASA France

Juppé : Arrogance et autisme
Billet du général Henri Pinard Legry, Président de l'ASAF.

Les propos tenus le 25 avril devant des étudiants de l’IEP de Bordeaux par monsieur Juppé au sujet du général de corps d’armée Bertrand Soubelet sont parfaitement incongrus et incompréhensibles au regard des responsabilités qui lui ont été confiées dans le passé et de celles auxquelles il aspire pour l’avenir proche.

« Un militaire, c'est comme un ministre : ça ferme sa gueule ou ça s'en va »
Non, monsieur Juppé, un officier général n’est pas un ministre qui passe d’un ministère à un autre souvent sans connaître grand-chose aux matières qu’il est amené à y traiter.
Un officier général, en situation de responsabilité, possède une compétence  indiscutable et indispensable pour permettre aux dirigeants politiques (Président, ministres et élus) de prendre les meilleures décisions en toute connaissance de cause. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le général Soubelet a été auditionné !

Les militaires, y compris ceux qui appartiennent au haut commandement, ont donc le devoir de s’exprimer devant les élus et les Français avec la plus grande franchise. 
Refuser les analyses et les propositions de ceux qui possèdent la connaissance précise des réalités, c’est faire preuve d’un autisme qui explique sans aucun doute bien des problèmes que la France rencontre sans les traiter au fond parce que ses dirigeants ne savent pas écouter et donc comprendre et décider avec intelligence.

Dire d’autre part que : « Les militaires ont le droit de penser mais il y a des limites à ne pas dépasser » est non seulement inconvenant mais proprement scandaleux. C’est la marque d’une suffisance voire d’une arrogance détestables souvent attachées d’ailleurs à l’image que les Français ont de l’auteur de cette sentence. Qu’aurait dit monsieur Juppé si l’on avait appris que le général Soubelet avait caché la vérité à la représentation nationale ? Aurait-il félicité ce général d’avoir menti par omission ?

En écoutant ces propos, on comprend bien pourquoi les Français disent ne plus avoir confiance en une classe politique autiste.

Ils souhaitent maintenant des chefs francs et clairvoyants, courageux et animés du seul souci de servir l’intérêt général.

En considérant les militaires comme de simples exécutants muets, monsieur Juppé exprime en fait sa volonté de voir une caste politicienne conserver le pouvoir et ses prérogatives, en faisant taire les Français qui veulent ardemment sortir la France de l’impasse dans laquelle elle se trouve.


Monsieur Juppé, en ce centième anniversaire de la bataille de Verdun, l’Histoire nous rappelle qu’on ne conduit pas la France à la victoire et au succès contre les Français ou sans eux.  

Cela est d’autant plus vrai quand on aspire à devenir le chef des armées et qu’on se permet de faire de la démagogie sur le dos des soldats français.


Henri PINARD LEGRY
Officier général en 2ème section
Président de l’ASAF