dimanche 24 avril 2016

Syrie : un plan "B" comme Boucherie

Les apprentis sorciers sont de retour


Le 20 avril dernier tombait une dépêche signalant la présence à Ryad du Directeur de la CIA, John Brennan, accompagnant la délégation étasunienne emmenée par le Président Obama en personne officiellement venu présenter ses condoléances à la famille Saoudite,  après le décès du roi Abdallah.

Depuis le début de l'année c'est la deuxième fois que Barack Obama rend visite au roi Salman d'Arabie Saoudite sur fond de crise syrienne. 

Le 26 janvier, c'était les condoléances pour le décès du roi Abdallah qui prétextaient l'arrivée urgente du "brain trust" étasunien au moment où leurs miliciens islamistes lancés contre Assad sont en pleine Bérézina et que Ankara est dans le collimateur de Moscou après la destruction d'un avion russe opérant en Syrie.   

Le 20 avril dernier, les faucons sont revenus à tire d'aile pour une nouvelle rencontre géopolitique capitale et urgente entre les deux alliés dont le mariage pétrolier est prétendument fissuré. 
Et les journalistes du système de s'épandre comme un rideau de fumée sur les mécontentements du Royaume suite à l'accord nucléaire signé avec son ennemi héréditaire iranien, ou par exemple suite à la demande du congrès US de déclassifier certains dossiers relatifs aux réseaux saoudis des terroristes du 11 Septembre 2001.

Lorsqu'on regarde de plus près les entrelacs des relations stratégiques entre les 2 pays on s'aperçoit qu'un divorce est tout simplement rendu impossible par une politique  du "tu me tiens, je te tiens.... la barbichette" (restons polis)

Je pense que pour ma part que cette crise entre Washington et Ryad est non seulement superficielle et passagère, mais que son traitement médiatique exagéré est destiné à cacher les vraies raisons du déplacement des faucons étasuniens dans ce région en pleine ébullition.

Car contrairement à ces querelles de couple plus symboliques que déstructurantes on s'aperçoit que la famille s'est même renforcée comme en attestent les accords militaires que les saoudiens viennent de réaliser avec les turcs et les israéliens, les deux autres alliés de Washington dans la Région.

C'est donc encore vers la Syrie qi'il faut aller chercher les rai sons de ce nouveau voyage éclair des faucons étasuniens au Royaume de l'or noir...

Sur le terrain, si les combats continuent c'est pour assurer la déroute des terroristes islamistes, la coupure de leurs voies logistiques, notamment avec la Turquie, qui protègent le plan de paix initié par Moscou et Damas d'une d'une nouvelle offensive de l'État Islamique. 

Ce processus de pacification de la Syrie constitue l'objectif principal de ce "plan A" qui a comme conséquence de maintenir Assad et donc faire échec à 6 ans de guerre terroriste soutenue par les nervis occidentaux de la région aux ordres de Washington, principalement la Turquie, les monarchies du Golfe sans oublier bien sûr Israël.

Les enjeux de cette guerre de préemption déclenchée contre Bagdad sont trop importants pour que les occidentaux jettent aujourd'hui l'éponge. Voilà pourquoi Obama and Co s'en sont retournés au chevet de cette guerre mourante avec un "plan B" car si elle meurt ils risquent de leur faire perdre beaucoup d'argent, de positionnement stratégiques et de crédibilité politique.

Le "Plan B"

Ce plan B est très simple  : relancer la guerre en Syrie pour faire tomber le régime de Bachar El Assad en armant massivement les "rebelles modérés". Et il est fort à parier que lesrentis sorciers accompagnant le big boss sont venus avec des formules magiques pour leurs alliés indispensables à la réalisation de ce plan. 

John Brennan, Directeur de LA CIA le 20 avril à Ryad.
"Montre moi tes amis et je te dirai qui tu es !". À ce titre, il est significatif que Barak Obama se soit fait accompagner pour ce voyage en Arabie Saoudite par 2 acteurs principaux de la stratégie étasunienne dans par la guerre en Syrie :

- Le Secrétaire à la Défense des États-Unis Ash Carter
- Le Directeur de la CIA, John Brennan 

On se souvient que ce dernier dispose de l'art et la manière d'apparaître comme par enchantement juste avant le lancement d'opérations dites "spéciales" dont son agence a le secret pour renverser les régimes dissidents au Nouvel Ordre Mondial.

Alors que l'ONU continue a nier son existence, le "plan "B" étasunien avait été révélé par John Kerry lui-même, le chef de la diplomatie étasunienne, au lendemain de l'accord de cessez le feu signé fin février par Damas. Au lendemain,  le Wall Street Journal l'a confirmé de sources autorisées, précisant même que le programme d'armement de l'opposition syrienne avait déjà commencé !

On notera au passage que les USA plutôt que de se creuser les méninges pour protéger un plan de paix ( d'autant plus quand il est initié par Modcou) préfèrent jouer les va t'en guerre et les apprentis sorciers, et que l'anticipation du plan B ne constitue rien d'autre qu'sabotage du plan A !

Cette stratégie belliciste étasunienne, déjà dévoilée à travers les réseaux d'approvisionnement, de trafic pétrolier, et d'armement mises en place au profit des djihadistes, connait une radicalisation idéologique depuis que les enjeux régionaux du conflit se ßsont concrétisés par un engagement direct de la Russie d'un côté et de la Turquie de l'autre...

Comme en Ukraine, la paix entre la Russie et les USA est devenue "chaude bouillante" et la barrière qui sépare guerre par procuration d'une guerre directe est de plus en plus fine et désormais les avions russes et les avions de l'OTAN s'observent par les hublots de leurs copies. .. 


Article de référence : Sputnik News

Syrie: les détails du plan B des USA dévoilés 


Lance Roquettes Multiples "GRAD" en cours de livraisons aux islamistes 
Les Etats-Unis ont laissé filtrer des informations sur les démarches qu’ils adopteront en cas d’échec de la trêve.

La CIA et ses partenaires régionaux ont établi un plan d'action qui pourrait être appliqué en cas d’échec de la trêve en Syrie, écrit le Wall Street Journal (WSJ) se référant à des fonctionnaires américains. 

Ce soi-disant "plan B" prévoit la fourniture aux forces de l'opposition syrienne "de systèmes d'armement capables de détruire les avions et les positions d'artillerie du régime syrien".  
Les sources du journal signalent que la CIA a garanti à ses alliés que les armes ne seraient livrées qu'en cas de rupture de la trêve et du règlement politique (soi-disant plan A) et de reprise des hostilités. 

Selon des sources du WSJ au Proche-Orient, "la CIA a récemment permis à des groupes rebelles de se doter d'un certain nombre de lance-roquettes multiples Grad de fabrication soviétique". L'Arabie saoudite et la Turquie tentent d'obtenir l'autorisation de Washington de livrer de tels systèmes aux "détachements de l'opposition modérée", mais, comme l'écrit le journal, le président américain Barack Obama s'y oppose actuellement. 

Le cessez-le-feu est en vigueur en Syrie depuis le 27 février dernier. Cependant il ne concerne pas les organisations terroristes Etat islamique et Front al-Nosra ainsi que d'autres groupes reconnus comme terroristes par le Conseil de sécurité de l'Onu.

Des représentants des Etats-Unis avaient admis précédemment qu'en cas d'échec du règlement politique, un  plan B pourrait être examiné, sans toutefois en préciser ses détails. Moscou a qualifié ces déclarations de "jeu malhonnête et déloyal" visant à mettre en échec le processus de paix

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Pour en savoir plus :

- Quel serait le plan B en Syrie ?, une analyse complète de Valentin Vasilescu 

1 commentaire:

  1. Bon article, bon. Chaud devant! L'hydre s'active sur tous les fronts! L'été va très être très animé. Qui survivra verra!

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